Sakaraha - Un gendarme tue un jeune interprète


Suite à une dispute à la libation, le 22 avril, un gendarme et son équipe ont martyrisé un interprète de 29 ans, à Sakaraha. Toute une tribu a failli se déchaîner contre la gendarmerie. A l’envers. Certains « protecteurs de la population et de ses biens » deviennent des tueurs, à Sakaraha. Ce qui a failli tourner au vinaigre, mardi et mercredi, lorsqu’un gendarme et son équipe ont torturé un interprète de 29 ans. En fait, les deux parties étaient toutes à la beuverie, dans un karaoké, lundi soir quand une dispute a éclaté entre elles. Cela a dégénéré et elles ont fini par s’en prendre physiquement. Le lendemain, le gendarme et ses collègues, ayant gardé rancune, l’ont arrêté et ont continué de le battre à la brigade. Après coup, le jeune homme s’est affaibli et a nécessité une évacuation sanitaire vers le centre hospitalier de référence régionale de Toliara, mardi matin. Il n’a pourtant pas survécu. Son corps a été ramené par la famille à Besavoa Sakaraha. Hors d’elle, la tribu de la victime a voulu se venger et crier haro sur la gendarmerie locale. « Ce jeune homme travaille pour le compte d’une société d’orpaillage en tant qu’interprète. Socialement, il est bien connu. Il est choriste dans son église, footballeur de la ville et neveu de l’ancien commandant de brigade de Sakaraha. Raison pour laquelle, les conséquences de la violence auraient été dramatiques », explique un représentant de la sécurité publique locale, joint par téléphone, hier après-midi. En cellule « L’état et principalement la Gendarmerie nationale condamnent ces actes de violence commis par ce gendarme. Ce dernier a immédiatement été mis en cellule à Toliara. Les autres gendarmes, même s’ils n’ont pas pris part à cette agression ont tous été soumis à un interrogatoire avant d’être livrés à la justice », selon les explications reçues au niveau du secrétariat d’Etat chargé de la gendarmerie. « Le corps doit protéger sa caserne où est conservé tout un armement. Donc, on prend des mesures en cas de débordement », rappelle-t-on. Hier, les responsables hiérarchiques de la gendarmerie et des représentants des autorités ont fait le déplacement sur les lieux pour rétablir la paix. « En termes de responsabilité civile et selon la coutume de réconciliation, il a été décidé que le gendarme en question doit offrir trente-trois zébus à la famille endeuillée », a expliqué un notable. Le calme semble rapidement s’instaurer après cette réunion d’hier.  
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