Facilité élargie de crédit - Feu vert attendu du FMI vers fin mars


Marc Gérard, représentant résident du Fonds monétaire international, FMI, a accordé une interview à distance à une poignée de journalistes. Pour faire le point sur la situation. Dans un mois si tout se passe bien. La décision du Conseil d’administration du FMI, sur l’octroi de Facilité élargie de crédit, FEC, pour Madagascar, sera attendue à la fin du mois de mars ou au début avril. C’est l’une des précisions apportées par Marc Gérard, son représentant résident, lors d’un point de presse avec quelques journalistes triés sur le volet. « Un accord de principe a été conclu. Sur la base de trois points essentiels. La transparence budgétaire, l’augmentation des dépenses sociales et la mobilisation des recettes publiques. Il se peut que le Conseil d’administration pose d’autres questions mais nous allons faire en sorte que cela aboutisse à la validation du programme par l’obtention de la FEC d’un montant de 320 millions de dollars à décaisser sur trois ans. Avec l’évaluation des missions de revue tous les six ou douze mois » a-t-il expliqué. Il appartiendra ainsi au gouvernement de consentir des efforts sur la publication des affectations des fonds alloués par les partenaires financiers et techniques. Ce qui fut fait avec la gestion de la pandémie du coronavirus avec des publications en lignes des tableaux de répartition sur les sites du ministère de l’Économie et des finances. Cela n’empêche pas les critiques les plus acerbes des membres de la société civile et des militants de l’opposition. Ensuite, l’amélioration du taux de pression fiscale, à peine 9% du PIB, selon les prévisions pour cette année. Une des performances les plus faibles en Afrique. Enfin, la majoration de façon significative des dépenses sociales. Pour le moment, le FMI a constaté que le budget alloué aux quatre ministères à vocation sociale, Santé publique, l’ Éducation nationale, Population et promotion des femmes , E au, hygiène et assainissement, ne représente que 1% du PIB. L’Education nationale n’a que 15% du budget de l’État alors que la norme internationale est de 20%. Et avec ces infimes dotations, l’exécution budgétaire accuse encore du déficit selon Marc Gérard. Un taux de croissance modeste Après une année marquée par une forte récession économique, un recul de - 3,8% sur les 5% prévus, à cause de la crise sanitaire mondiale, Marc Gérard estime à 3,2 à 3, 5% le taux de croissance de l’économie en termes réels du PIB pour cette année. Ce qui semble être une projection prudente des plus rationnelles. Compte tenu des facteurs endogènes et exogènes qui prévalent. La loi de finances table sur une progression de 4,5% alors que la Banque mondiale a prévu 2% d’avancée. En tout cas, du chemin reste à parcourir pour la mise en œuvre du programme en question. Réalisme Abordant les questions relatives au Plan d’émergence de Madagascar, PEM, Marc Gérard a admis que les traits essentiels de celui-ci n’ont pas encore été rendus publics. Mais son contenu a été discuté. Le FMI suggère un cadrage macroéconomique et trouve les objectifs du PEM ambitieux. Mais partage des soucis comme la nécessité de booster les recettes fiscales et douanières, par exemple. Il faudra attendre la présentation du PEM pour avoir des appréciations précises de l a commun au té de s bailleurs de fonds. Dérives À propos de la Jirama, Marc Gérard est d’avis « que le système de tarification Optima a eu l’effet escompté. Par la baisse des factures des abonnés des plus démunis, 80%, et la hausse pour le reste , 20% ». Il soutient que les « subventions pour une société d’État pour la permettre de fonctionner ne sont pas en elles-mêmes. Ce sont les dérives en la matière qui posent des problèmes. L’an passé, la loi de finances a prévu 145 milliards d’ariary de l’ État pour la Jirama. Mais au bout du compte de l’exécution budgétaire, la Jirama a engrangé 845 milliards d’ ariary». Même scénario pour le carburant aux prix gelés depuis juin 2019. Selon Marc Gérard, le FMI « a suggéré au gouvernement de trouver un mécanisme automatique de réajustement de ces prix, de façon progressive, sous forme de lissage. Suivant les cours du baril sur le marché international, et les fluctuations des taux de change. Tout en préservant les secteurs impactés en cas de hausse. Comme le transport public. Les subventions pour le carburant sont d’une iniquité sociale absolue. Elles favorisent les nantis de la société et les industriels, gros consommateurs» soutient Marc Gérard avec regret. Pour le statu quo actuel, les pétroliers ont été « indemnisés » de 172 milliards de dollars. La balle ou plutôt la patate chaude est entre les mains des membres du gouvernement. Avoir un programme avec le FMI, c’est bien. Pouvoir respecter ses engagements, ce serait mieux, sinon l’idéal.
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