L’instabilité politique


Après avoir retrouvé son indépendance en 1960, la Grande île ne parvient pas à consolider ses Institutions républicaines. En l’espace d’un demi-siècle, Madagascar a connu quatre Républiques dont les Présidents élus au suffrage universel ont tous été renversés avant la fin de leur mandat, soit par la rue, soit par un vote de déchéance : Philibert Tsiranana en 1972 par la rue. Didier Ratsiraka en 1991 par la rue, Albert Zafy en 1996 par l’Assemblée Nationale, Marc Ravalomanana en 2009 par la rue et Hery Rajaonarimampianina empêché en 2015 par l’Assemblée Nationale mais sauvé par la HCC. Quel que soit le type du régime, le pouvoir est confronté à l’exercice d’un équilibre instable permanent. Incontestablement, l’histoire agitée de la jeune République malgache est marquée par l’instabilité politique, facteur principal de blocage du développement de Madagascar. Les dégâts collatéraux de l’instabilité politique sont aussi catastrophiques que ceux d’une guerre civile. Les partis politiques malgaches ont en général oublié que l’une de leurs raisons d’être est d’éduquer le peuple malgache à mieux vivre ensemble dans le respect des lois et des Institutions de la République. Les pratiques des partis au pouvoir aussi bien que celles de l’opposition ont contribué à affaiblir les Institutions, à ternir l’image de la République et à favoriser l’instabilité politique. 60 ans après notre indépendance, le pouvoir et l’opposition dans un État Républicain, sont tenus d’apprendre à se respecter mutuellement. On a le droit de ne pas voter pour le Président en exercice. Mais on a l’obligation de respecter le mandat électif, de chercher toujours à régler les litiges dans le cadre constitutionnel et de prendre en main ensemble le destin de notre Nation que nous aimons tous. Extrait du livre d’André Rasolo : « Regards sur la vie politique de Madagascar de 1960 à 2020»
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