L’Afrique mal partie


Le Mondial de football ne débute pas sous les meilleurs auspices pour les équipes africaines. Sur les cinq représentants de l’Afrique, trois ont été défaits alors que deux ont fait match nul. Les équipes du Maghreb en l’occurrence Maroc et la Tunisie ont sauvé la face du continent noir sans réellement convaincre. Une seule équipe a pu marquer des buts, les Black Stars du Ghana battu par le Portugal, 3 à 2. À en juger à ces prestations il est clair que le football en Afrique est en régression. Deux petits buts en cinq matches que ne sauraient excuser le forfait de l’attaquant sénégalais Sadio Mane ou de l’Egyptien Mo Salah dont le pays a raté la qualification. Excepté la piètre prestation du Zaïre en Allemagne en 1974, les représentants africains ont toujours eu des résultats brillants à l’image de la Tunisie de Tarak Dhiab en 1978 en Argentine, de l’Algerie de Rabah Madjer et de Lakdar Beloumi, tombeur de la grande Allemagne en 1982, du Cameroun de Roger Milla et de Thomas Nkono en 1982 et 1986, du Nigeria d’Yekini et de Nwanko Kanu en 1994, du Ghana de Essien qui frôlait les demi-finales en 2010 en Afrique du Sud… Des performances qui ont convaincu les instances de la FIFA au point de porter les représentants de l’Afrique de deux au Mondial de 1982 en Espagne à cinq depuis le Mondial de 1998 en France .Et selon le représentant la Fifa Gianni Infantino, l’Afrique aura sept places au Mondial 2026 où le nombre de participants passera de 32 actuellement à 48. L’Afrique aura ainsi la quantité mais à l’allure où vont les choses, la qualité de jeu risque de s’effriter au fil des années. On espère mieux dans ce Mondial lors des prochains matches mais la première journée a permis de constater que les équipes africaines manquent à la fois d’individualités et de consistance dans le jeu. À ce propos les Lions indomptables du Cameroun sont tout sauf des carnassiers. Un jeu sans mordant et des joueurs sans conviction. Les équipes africaines ont cette fois tourné le dos aux entraîneurs étrangers qui leur ont permis de tenir tête aux grandes nations foot. Les coachs « faits maison » semblent hors du coup et leur compétence semble limitée à la CAN. Cela pourrait être une explication mais il faut aussi noter la pauvreté en individualité de toutes les équipes. Il n’y a pas un seul joueur qui émerge du lot. À ce rythme, aucune équipe africaine risque de passer le second tour. La FIFA pourrait ainsi revoir sa position. D’ailleurs porter le nombre de participants à quarante huit est juste une braderie qui risque d’entraver le niveau et le spectacle. Si ce n’est déjà le cas avec trente-deux équipes où les scores fleuves s’empilent lors de la première journée.
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