DISTRIBUTION DE TERRAINS AU BAS MANGOKY - Des conflits sociaux couvent


Des propriétaires et des agriculteurs ayant exploité les terrains du Bas Mangoky depuis des années n’acceptent pas la manière d’attribution des parcelles de terrain aux bénéficiaires. Des contestations publiques se préparent. Risques d’explosion. Des agriculteurs et des opérateurs locaux s’opposent aux décisions du Comité d’attribution de terrain (CAT), responsable de la sélection des familles bénéficiaires des parcelles de terrain aménagées par l’État dans le Bas Mangoky. La liste des familles bénéficiaires des 1ha 25 ares chacune de parcelles, est publiée dans les trois communes concernées, à savoir Morombe, Tanandava Station et Ambahikily, dans le district de Morombe. « Je ne vais plus m’étaler sur la réduction de la superficie par rapport aux annonces communiquées au début de ce projet. Il y a d’énormes problèmes de conflits d’intérêt avec cette distribution gratuite de terrains. Des centaines de familles ayant exploité ces terrains depuis des années ne figurent plus sur les listes publiées récemment alors que l’État parle de la priorisation de cette catégorie de bénéficiaires potentiels » explique Longo, une source basée dans la commune rurale d’Ambahikily. De nombreuses familles ont titré et borné les terrains, d’autres ont procédé à la revente ou à d’autres formes de transactions telles que la location. « Comment ces familles vont-elles survivre vu que leur principale activité leur a été arrachée » insiste Longo. Le directeur régional de l’Agri­culture Atsimo Andrefana explique que près de 3 300 ha ont été aménagés jusqu’ici. D’après ses explications, le CAT, composé de sa personne, du gouverneur de la région Atsimo Andrefana, du préfet de Toliara, des maires de ces trois communes, des présidents et adjoints des fokontany, des notables, des représentants des Domaines et Topo, des membres du pacte social Dinabe, a bel et bien suivi la démarche de priorisation des bénéficiaires. Puissance économique « Quelques treize mille demandes ont été reçues par le CAT mais après les études et les propositions émanant de part et d’autre, deux-mille quatre cents familles bénéficiaires ont été sélectionnées au final. Il y a principalement les ayant-droits, 700 familles au total, exploitant les lieux bien avant 2014, considérés comme des familles vulnérables. 1700 familles bénéficiaires sont des non-ayant- droits» souligne Hervé Hagnogna, directeur régional de l’Agriculture. Deux cents plaintes ont été reçues, dont la non-considération de la valeur vénale de terrains, ou des cas de parcelles non titrées bornées ou ne présentant pas de statut clair. « Le CAT a décidé de réduire le système de partage des produits agricoles issus des terrains entre les propriétaires et les loueurs ou sous-traitants. Ce n’est pas du tout dans l’intérêt des petits agriculteurs » ajoute-t-il. Des sources locales répondent que la décision du CAT prend la forme d’une imposition et qu’il n’y a pas consensus du tout dans la démarche. « Aux risques d’une explosion sociale, il n’y a que le retour vers la table des négociations entre les agriculteurs, les propriétaires et l’État » suggère Longo.
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