Droits des femmes - La ratification du protocole de Maputo à la traine


Madagascar est à la traîne dans la ratification du protocole de Maputo. Certains points de cette charte africaine, visant à garantir les droits des femmes, sont refusés par Madagascar. La non-légalisation de l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) bloque la ratification du protocole à la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des femmes, que Madagascar a signé, en 2003. L’article quatorze de ce protocole de Maputo autorisera l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. La députée Goulamaly Masy a déjà déposé le projet de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse, à l’Assemblée nationale. Mais cette proposition de loi se heurte à des barrières stéréotypes. Des parlementaires, femmes et hommes, ont déjà affirmé qu’ils sont contre. « La grossesse extrautérine doit être interrompue. Il s’agit là d’une interruption thérapeutique de grossesse. Si nous l’interdisons, des mères en mourront », a souligné seth Andriamarohasina, président de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH), hier, pour expliquer l’importance de cette loi. C’était à l’hôtel Colbert à Antaninarenina, hier, lors de l’ouverture de la concertation autour du protocole de Maputo. La CNIDH a invité des députés, des associations qui militent pour les droits des femmes et de l’homme, les organisations de la société civile, le ministère de la Justice, à se concerter autour de ce protocole de Maputo. Une opportunité « L’introduction d’une législation en vigueur au niveau international doit être réfléchie. Nous avons notre propre culture. Il est important de consulter toutes les parties prenantes pour voir si nous sommes prêts à appliquer cette loi, et s’il y a des points qui pourront conduire à des confusions », enchaîne le président de la CINDH. Le protocole de Maputo est, pourtant, une opportunité qui se présente aux femmes pour s’épanouir et pour contribuer au développement de leur communauté, voire de leur pays. Car les droits des femmes, selon cette charte, ne se cantonnent pas uniquement aux droits à la santé sexuelle et reproductive. Selon les vingt-cinq articles de ce texte, les femmes malgaches pourront jouir des droits à la dignité, à la vie, à l’intégrité et à la sécurité, à la paix, à l’éducation et à la formation, éviter les pratiques néfastes à leur encontre, avoir accès à la justice et l’égale protection devant la loi, participer au processus politique et à la prise de décisions, avoir accès à l’emploi et avoir une rémunération égale aux hommes, ainsi de suite. La députée Goulamaly Masy, qui a représenté la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa à cet atelier, promet de sensibiliser les députés pour que ce protocole soit, enfin, ratifié.
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