Complicité avec les dahalo - Une maire et un journaliste jetés en prison


Arrêtés après une embuscade qui a fait quatre blessés par balles dans les rangs d’une poignée de militaires expéditionnaires, un journaliste de la RNM et une maire en exercice ont été incarcérés avant-hier. Du grain à moudre. Mouillés dans une affaire de complicité avec des dahalo, un journaliste de la Radio Nationale Malgache (RNM) à Ambato Boeny été placé sous mandat de dépôt à la maison de force de Tsiafahy. Embarquée dans cette même histoire, la maire élue dans la commune rurale de Beravina, située dans une zone limitrophe entre Miandrivazo et la région Melaky, a été pour sa part place en détention préventive à la maison centrale d’Antanimora. Un individu soupçonné d’être de mèche avec les deux prévenus a pour sa part bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Le passage au parquet a été effectué hier au parquet près le tribunal de première ins tance à Antananarivo. Les faits remontent à une quinzaine de jours. Dans la nuit du 11 au 12 novembre, des éléments de l’armée malgache, effectuant une opération de sécurisation dans la partie de Soaloka Miandrivazo, sont tombés sur trois cents têtes de bovidé, abandonnées par des dahalo. Pour sécuriser le troupeau, la dizaine de militaires a décidé de l’emmener au chef-lieu de commune de Soaloka. En chemin, les éléments de l’armée qui escortaient les zébus ont essuyé l’attaque d’une centaine de dahalo lourdement armés. Pris dans un déluge de feu, quatre militaires ont été blessés par balles. Les assaillants ne sont pas parvenus à leur arracher le troupeau. Le lendemain de la fusillade, les militaires blessés ont été héliportés sur Tana. Ancien délégué Pendant qu’ils étaient placés sous soins intensifs à l’hôpital militaire de Soavinandriana, les opérations se sont poursuivies sur terrain. Pendant leur déploiement opérationnel, les militaires ont aperçu l’individu ayant bénéficié de mise en liberté provisoire passer des coups de téléphone. En voyant les éléments des forces de défense et de sécurité le surveiller, il a raccroché, pour aussitôt reprendre les appels dès que les militaires ont dévié leur regard. Ayant remarqué des gestes suspects, les militaires ont décidé de l’interpeller. Interrogé, il a indiqué que c’est le journaliste de la RNM qui était au bout du fil et que le dernier lui aurait donnée les instructions de surveiller les militaires. Cuisiné, le journaliste a ensuite permis de démasquer la maire de Beravina. Les trois personnes incriminées ont des liens de parenté. Très vite, les suspects ont été conduits en hélicoptère à Morafenobe où un avion CESNA les ont ensuite transférés sur Tana. Du 14 au 16 novembre, les trois suspects ont été soumis à la Section des Recherches Criminelles de la gendarmerie nationale à Antananarivo. Ils ont été par la suite transférés au Service des Affaires Criminelles et Spéciales auprès du commandement de la gendarmerie nationale qui a procédé à leur passage au parquet avant-hier. Le journaliste placé à l’ombre est un ancien délégué régional de la communication. En congé, il se serait rendu à Beravina pour collecter du raphia lorsque cette affaire qui l’a envoyé en prison est apparue.
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