Consommation - Le prix du riz décortiqué en hausse


Le riz s’achète à un prix fort, les autorités tentent de limiter les impacts chez les consommateurs finaux à travers des mesures d’urgence. Victimes, les consommateurs finaux se résignent à subir les effets de la spéculation et de la pénurie provoquée du riz sur le marché local. Les plaintes auprès du service de la protection des consommateurs fusent en ce sens. Dans l’incapacité de justifier les prix affichés ou encore à défaut de pièces justifiant­ la­ provenance des produits, des mesures ont été prises par les agents responsables du ministère à l’encontre de ces commerçants. Convoqués par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, ces détaillants font l’objet d’enquêtes qui déboucheront sur l’application stricte de la loi. « Nous retraçons tout le circuit de distribution et contrôlons les pièces administratives et justificatives de manière permanente. Cela nous a permis d’identifier que la hausse injustifiée des prix se situe au niveau des détaillants qui sont les plus proches des consommateurs », explique Fifaliana Rasolofo­mandimby, Directeur de la Protection des Consomma­teurs (DPC) hier lors d’une descente de contrôle effectuée par le MICA sur le marché populaire de Mahazo. Ces descentes font suite aux séances de travail avec les opérateurs, importateurs et industriels des régions Atsinanana, Anala­manga, Androy,­ Anôsy et les contrôles à leur niveau pour s’assurer de la traçabilité et la disponibilité des stocks. D’un autre côté, un grossiste d’Atsimondrano explique «qu'habituellement, nous vendons un sac de cinquante kilos de makalioka quatre vingt-treize mille ariary. Mais pour diverses raisons, nos fournisseurs ont été contraints de hausser leur prix de vente. Ce qui nous oblige à aligner notre marge en fonction de cette hausse. C’est l’une des raisons de la hausse du prix du makalioka, qui est le type de riz le plus consommé, à cause de la disparition du riz blanc importé de la totalité du marché local. » Plan d’urgence Au-delà des raisons soulevées comme l’accroissement de la durée de transport maritime et les coûts d’acheminement en importation, le rapprochement entre les déclarations et les contrôles assure un stock suffisant. Ce stock est accompagné par l’arrivée à l’heure actuelle des bateaux transportant le riz importé et les prévisions d’importation pour les six prochains mois. D’ailleurs, l’axe trois du Plan multisectoriel d’urgence (PMDU) annoncé par le gouvernement, au mois de juin, affiche un gap prévisionnel de deux cent mille tonnes de riz blanc. En effet, deux cent dix mille tonnes de riz ont été importées jusqu’ici et quarante-cinq mille autres sont attendues d’ici la fin de l’année. Soit près de deux cent soixante-dix mille tonnes en tout selon la direction du commerce extérieur. Cependant, la riziculture est pratiquée dans les vingt deux régions, occupant 54% des superficies agricoles. Mais elle fait­ aussi ­face ­au déficit d’infrastructures d’aménagement rizicole, à la non maîtrise de­l’eau,­aux techniques inadéquates. Malgré cela, la filière est sous perfusion avec les centaines de projets que déploie l’État pour la développer.
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