Crise sur le gâteau


La situation est loin d’être enviable actuellement autant pour les dirigeants que pour la population. On est vraisemblablement dans une mauvaise passe avec une succession de série noires. Une grosse déveine semble s’acharner sur le pouvoir. Le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures se démène comme un beau diable, se met au four et au moulin pour résoudre les problèmes mais se heurte à des impondérables qui compliquent une situation déjà dramatique. Les forages construits à Amoronankona pour solutionner les problèmes d’approvisionnement en eau de la partie Est de la capitale ne sont pas encore fonctionnels, un mois après la fin des travaux. Des fuites ont été constatées dans les conduites et le système ne peut pas fonctionner. Le nombre de quartiers privés d’eau est de plus en plus important. Pour le moment, il n’y a pas de solution miracle mais la population ne veut rien savoir. Les gouvernants doivent se débrouiller pour mettre un terme aux problèmes sociaux. Dieu sait s’il sont légion. Alors que l’eau reste une denrée de luxe, les carburants disparaissent également des pompes, compliquant davantage le quotidien des Tananariviens. Le ministre de l’Énergie, de l’eau et des Hydrocarbures tout seul dans son combat, se tue à ressasser, à qui veut l’entendre, que le stock est suffisant mais il ne maîtrise pas le programme d’approvisionnement des stations-service qui se vident aussitôt remplies. De ce côté donc, les compagnies pétrolières sont totalement libres de gérer la situation à leur guise. D’ailleurs, il est faux de dire que la situation n’a rien à voir avec le bras de fer qui les oppose à l’État. Cette pénurie est en quelque sorte un avertissement sans frais à l’État et dans laquelle les compagnies pétrolières ont montré leur omnipotence. L’État pouvait recourir à une réquisition pour obliger les compagnies pétrolières à approvisionner en permanence les stations-service mais il n’avait, peut-être pas, cette prérogative. Pourtant, cette crise risque d’avoir de graves conséquences sociales. Comble de malheur, un retour du délestage est venu saler la note toujours pour le compte du même ministre. Une crise sur le gâteau. Les nerfs sont à vif des deux côtés. On s’aperçoit maintenant que la fusion de trois ministères, aussi importants les uns que les autres n’était pas une bonne idée. Le ministre concerné ploie sous le poids de la croix en bois de rose qui pèse sur lui. On s’étonne, d’ailleurs, de la passivité du gouvernement qui n’a pas cru bon de tenir une réunion de crise après cette succession de secousses sociales qui ont vicié l’atmosphère. Le coup d’estoc est venu du président français qui a coupé l’herbe sous le pied de son homologue malgache à propos des îles éparses. Comme si c’en était pas assez. Pouce, pouce.
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