Climat des affaires - Pas d’avancée pour Madagascar


Alors que l’IEM entend s’appuyer sur les investissements du secteur privé, le classe­ment Doing Business montre l’étendue du chantier qui attend l’exécutif sur ce front. Médiocre. Le mot est dur mais a le mérite d’être clair. Tout en pragmatisme, le professeur Hery Ramiarison a évoqué le climat des affaires à Mada­gascar, durant sa présentation, dans le cadre de la série de conférences sur le financement du développement. Organisée par le Cercle de réflexion des économistes de Mada­gascar (CREM), celle-ci se tient actuellement à Ankatso. Au même moment, le classement Doing Business est sorti, plaçant Madagascar à la place où il était l’année dernière, soit 161ème sur 190 pays avec une note de 47.7. Là où le bât blesse reste le raccordement à l’électricité où le pays, avec un score de 24.1 (hausse de 2.3) est classé à la 186ème place. «Cet indicateur enregistre toutes les procédures, les délais et le coût nécessaires pour qu’un entrepôt nouvellement construit obtienne un raccordement permanent à l’électricité», souligne la Banque mondiale sur son site. L’indicateur évalue, ainsi, l'efficacité du processus de connexion à travers la fiabilité de l'alimentation en électricité et la transparence des tarifs et du prix de l'électricité. L’électricité est l’un des défis que Madagascar doit surmonter ces prochaines années pour atteindre l’émergence tant espérée. Développementiste Placée sous le thème du financement du développement, la présentation de Hery Ramiarison a souligné l’importance des investissements directs étrangers. D’après lui, la faible mobilisation de l’épargne qui s’élève à 13% du PIB nécessite le recours à d’autres sources de financement. Avec un climat des affaires qui est «médiocre», le pays peine à attirer les investisseurs. Outre le classement Doing Business, l’économiste a souligné le risque-pays élevé de Madagascar, la Grande île étant classé parmi les pays où le risque est très élevé selon le dernier baromètre Coface en octobre 2019. Il est alors d’avis qu’il faut, avant tout, améliorer l’environnement des affaires avant de penser aux financements. Une fois de plus le cham­pion africain est l’île Maurice qui se classe à la 13ème place, suivi du Rwanda à la 38ème place. Le CREM, avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert, a justement invité un représentant de Kigali pour sa série de conférences en la personne du docteur rwandais en économie, Joseph Nkrurunziza. Sur le front de l’électricité, ce dernier a souligné l’accord que son pays a justement signé avec Moscou en marge du sommet Afrique-Russie qui se déroule, actuellement, à Sotchi sur l’implantation d’une centrale nucléaire au Rwanda. Dans le raccordement à l’électricité, le pays se classe à la 59ème place avec un score de 82.3. C’est à travers des initiatives ciblées de ce genre que Kigali a réussi à attirer des sociétés comme Volkswagen qui a une unité de production dans le pays. Cet élan développementiste a été mis en avant durant la première journée de la conférence qui a également vu la participation de l’ambassadeur Lim Sang-Woo de la Corée du Sud, 5ème du classement.  
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