Crise de la covid-19 - Perte d’emplois limitée en milieu rural


La crise sanitaire mondiale a engendré, au niveau de tous les pays, des difficultés dans de nombreuses branches d’activité. Pour la Grande île, la perte d’emplois a été cependant limitée dans le milieu rural. C’est un état de fait inhérent à la situation socioéconomique globale du pays. Le milieu rural a connu un taux de perte d’emplois de 3,2% en pleine crise sanitaire à Madagascar selon les données de l’Institut national de la statistique (Instat). C’est un chiffre à ne pas minimiser, compte tenu de la situation générale de l’emploi et de l’évolution des revenus par habitant dans le pays, mais qui est cependant moins dramatique par rapport à d’autres situations. En milieu urbain, en effet, le taux de perte d’emplois a été de 8,2% sur l’ensemble du pays au moment fort de la crise. La situation a malgré tout évolué assez rapidement selon l’Instat qui note dans son rapport que « de manière générale, Madagascar enregistre un taux de perte d’emplois de l’ordre de 7,7% au mois de juin contre 4,4% au mois d’août dont la cause principale reste la restriction de certaines activités économiques imposées par l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national». Certaines branches d’activité sont naturellement plus touchées que d’autres. C’est ce qui explique le fait que le milieu rural a été plus ou moins épargné. D’une manière générale, les activités n’y ont pas été à proprement parler entravées, car le respect des gestes barrières s’y impose de façon naturelle, compte tenu de la densité de la population. On note aussi la relative faible contamination par le coronavirus dans les villages et hameaux. Système D La crise sanitaire s’est fait sentir malgré tout, notamment en raison des difficultés de déplacement pour l’écoulement des marchandises et pour le transport des équipements et intrants nécessaires au secteur agricole. À cela s’ajoute, l’impossibilité pour les mains d’œuvre rurale de se déplacer à la suite des restrictions. La perte d’emplois a été ainsi inévitable selon des membres de coopératives agricoles, même si l’Instat consent dans son rapport que « globalement, le secteur primaire dont l’Agriculture est quasiment épargnée » par le chômage lié à la crise de Covid-19. Au cours des derniers mois, les exploitants agricoles ont dû recourir au système D pour compenser les manques de main d’œuvre liés aux difficultés de déplacement. Ce qui a permis de maintenir la production à un niveau assez satisfaisant. Selon donc l’Instat, « la crise sanitaire a provoqué des pertes d’emplois sur l’ensemble des branches de l’économie ». Toutefois, certains secteurs sont plus gravement concernés que d’autres. « La branche des loisirs, des arts et du spectacle sont les plus en proie aux pertes d’emplois avec un taux de perte de 39,5%. Viennent ensuite les emplois de la branche de la Restauration et de l’Hébergement qui sont intimement lié au tourisme avec un taux de perte d’emplois de 28,3% », précise le rapport. Le secteur formel a été par ailleurs plus exposé au risque de perte d’emplois puisque le suivi du respect des mesures sanitaires y est plus rigoureux. « Plus respectueux des mesures sanitaires appliquées, les employés du secteur formel sont plus en proie à la perte d’emploi », note ainsi l’Instat. En outre, plus inquiétant, il a été spécifié que, d’une façon globale, « un sentiment d’incertitude subsiste auprès des travailleurs quant au retour à l’emploi ». Le secteur du tourisme est effectivement contraint de se contenter du tourisme local. La période des grandes vacances a permis à certains acteurs du secteur de limiter tant bien que mal les pertes. L’avenir de l’ensemble des professionnels dépendra en grande partie de la réouverture des frontières, déjà en discussion avec les organisations patronales et les acteurs du secteur aérien. S’agissant de la branche des loisirs, des arts et du spectacle, la levée des restrictions sur le rassemblement public a mis du baume au cœur des acteurs de ce secteur d’activité. Tout dépendra cependant de l’évolution de la situation sanitaire dans les mois à venir.
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