Chronique de VANF : La question de Greta Thunberg


Greta Thunberg, née en 2003, est devenue le visage international de la lutte contre le réchauffement climatique. Par volonté de limiter l’empreinte carbone de ses désormais nombreux déplacements internationaux, elle a embarqué sur un voilier pour traverser l’Atlantique et se rendre à New York. Elle avait déjà voyagé trente-deux heures par train pour rejoindre le Forum économique à Davos depuis Stockholm. Elle avait décrit sa forme d’autisme comme un «super-pouvoir» : de fait, c’est elle qui, par son action de départ (août 2018), a initié le mouvement international d’une grève scolaire chaque vendredi. De son piquet solitaire de grève devant le Parlement de Stockholm, elle a réussi à se faire rejoindre par plusieurs millions d’activistes à travers le monde. Mais, ce succès marketing ne lui vaut pas que de la sympathie. Ainsi, le philosophe français Alain Finkielkraut avait eu des mots sévères à son encontre : «Je trouve lamentable que des adultes s’inclinent aujourd’hui devant une enfant. Nous avons mieux à faire pour sauver ce qui peut l’être que de nous mettre au garde-à-vous devant Greta Thunerg et d’écouter les abstraites sommations de la parole puérile» (France Inter, 20 septembre 2019). Donald Trump, président des États-Unis, a posté un tweet ironique à son propos : «Elle semble une jeune fille très heureuse qui s’attend à un avenir lumineux et merveilleux» (23 septembre 2019). Oratrice à la COP24 (4 décembre 2018), conviée au Parlement européen de Strasbourg (19 avril 2019), intervenante devant le Parlement britannique (23 avril 2019), reçue par l’ancien président américain Barack Obama (12 septembre 2019), invitée à prononcer un discours aux Nations Unies (23 septembre 2019) : Greta Thunberg est clairement devenue une star. Je me demande si tout cela aurait été possible si elle n’avait pas été une Suédoise : c’est-à-dire citoyenne de l’Occident, ressortissante d’un pays scandinave souvent cité en «modèle social». Si elle avait été asiatique, africaine, arabe, amérindienne, les médias internationaux l’auraient-ils remarquée ? Reste l’essentiel. À la COP24, Greta Thunberg avait posé une question toujours sans réponse : «En 2078, j’aurai 75 ans. Peut-être mes enfants seront avec moi. Peut-être me poseront-ils des questions sur vous. Pourquoi n’avez-vous rien fait tant qu’il était temps d’agir ? ».
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