Les températures record en Chine, qui provoquent l’assèchement des cours d’eau, mettent désormais en péril les récoltes, ont averti les autorités qui craignent pour la sécurité alimentaire.
Depuis le début de ses relevés météorologiques en 1961, la Chine n’avait jamais connu d’été aussi chaud, une canicule historique tant par sa durée que par son ampleur.
Principal réservoir d’eau potable du pays, le fleuve Yangtsé est à sec en de nombreux endroits, affichant un sol craquelé, tandis que depuis deux mois, de nombreuses villes vivent au rythme des alertes quotidiennes aux fortes chaleurs, forçant les autorités à rationner l’électricité.
Ces conditions météo représentent un défi pour l’agriculture, dans un pays déjà en temps normal en déficit de terres cultivables.
La sécheresse est notamment problématique pour les cultures de riz et de soja, très gourmandes en eau.
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé mercredi de débloquer une enveloppe spéciale de 10 milliards de yuans (près d’1,5 milliard d’euros) pour soutenir les agriculteurs face à la sécheresse, a indiqué la télévision étatique CCTV.
La somme sera principalement destinée à assurer de bonnes récoltes de riz à l’automne, a-t-elle précisé.
Plusieurs ministères ont appelé mardi à prendre des mesures pour protéger les cultures et à utiliser chaque goutte d’eau avec « parcimonie ».
Avec parcimonie
« L’étendue rapide de la sécheresse, exacerbée par des températures élevées et des dommages causés par la chaleur, fait peser une grave menace sur la production agricole d’automne », souligne un avis publié notamment par le ministère de l’Agriculture.
Ces derniers mois, des spécialistes s’inquiétaient déjà pour les récoltes du pays, en raison des restrictions sanitaires contre la Covid qui perturbent les échanges et la logistique et ont retardé les semences au printemps.
La sécurité alimentaire est un sujet pris très au sérieux en Chine car le pays a dans son histoire été frappé par plusieurs épisodes de famine.
La Chine assure plus de 95% de ses besoins en riz, blé et maïs.
Mais de mauvaises récoltes risquent d’accroître les importations du pays le plus peuplé du monde, au moment où l’offre de céréales est déjà mise à mal par la guerre en Ukraine.
La sécheresse risque de causer la perte de 20% des récoltes, estime Faith Chan, professeur associé de sciences géographiques à l’université de Nottingham Ningbo (Chine).
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