S’adapter ou mourir


La fermeture des commerces dans le contexte de la lutte contre la pandémie du Corona Virus met à mal l’économie. Une phrase bien connue. Mais au-delà de l’aspect commercial, des milliers de vies ont été tout d’un coup mis entre parenthèses. On s’est vite rendu compte que derrière chaque petit restaurant, par exemple, on compte de nombreux métiers qui sont liés les uns aux autres. Certains qui semblaient être insigni­fiants prennent tout leur sens dans un contexte inhabituel, tel celui que nous vivons actuelle­ment. Par exemple, le rôle du portier ou de la garde extérieure paraissait banal. Actuelle­ment, on ne peut que constater l’importance de cette première barrière de protection pour ceux qui travaillent à l’intérieur. Si dans les pays du Nord le recours au système de livraison et l’utilisation des nouvelles technologies sont relativement bien intégrés dans la vie quotidienne, ce n’est pas encore le cas dans nos pays du Sud. Pour de nombreuses raisons, notamment le faible accès à internet et l’analphabétisme numérique, la pauvreté et le coût élevé des outils comme les smartphones. Les habitudes sociales sont encore très loin du télétravail, des livraisons à domiciles, des commandes et des achats en ligne. Ne pas négliger égale­ment l’importance de la fonction sociale et humaine du marché surtout dans plusieurs pays d’Afrique comme Madagascar. Le marché est un lieu de rendez-vous, galant des fois. C’est une sphère sociale où l’on échange des nouvelles, où l’on raconte, rencontre, se pavane, s’informe, colporte. Les marchés sont en vérité le réseau social par excellence des temps anciens et actuels pour de nombreuses zones de Madagascar. Contrairement aux réseaux sociaux actuels qui tissent des fausses vraies relations humaines, les marchés ont une magie unique: on se parle, on se voit, on se touche, on humanise la personne et elle est en face de soi. Le Corona Virus a apporté son lot de malheurs dans nos foyers, nos familles, nos ressources financières. Très malheureusement, avec une once de réalisme, les impacts de la pandémie continueront dans les années à venir. La faculté des humains à aller au-delà des moments difficiles est parmi sa plus grande force. Cette maladie planétaire nous pousse, si on le veuille bien, à devenir une meilleure version de nous-mêmes. C’est ainsi que nos marchés traditionnels fleurissent loin dans l’ombre de la faillite de nouvelles pratiques commerciales. Les métiers dans les ventes en ligne ont vite pallié les manques à gagne r dus aux fermetures des stores. Au fil de ces quatre mois d’état d’urgence, il est merveilleux de constater la diversité des offres qui sont maintenant disponibles. Du godrogodro façon sambava, en passant par les huiles essentielles d’Ambositra; des téléphones dernier cri aux voitures de luxe, tout se vend et s’achète sur les réseaux sociaux. Une forme de négoce qui prend de la place et qui soulage bon nombre de consommateurs comme de nombreux vendeurs. Il faut très rapidement réguler ce commerce. En effet, comme partout ailleurs dans le monde, les pratiques frauduleuses ne sont pas en reste. Chez nous, elles risquent de se multiplier très vite si les règlementations du commerce en ligne ne sont pas définies très vite. D’où toute l’importance de lois qui évoluent, des institutions qui vivent et qui s’adaptent à l’ère du temps. Il est aussi vivement souhaité la mise en place d’une éducation de masse sur ces règles.
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