Tsianisiha-Toliara II - Les parasites du coton persistent


La filière continue d’en faire les frais. Des parasites présentent une résistance sans précédent et ravagent la culture du coton. Les solutions ne viendront pas de sitôt. Les « melky », ou jassides, parasites du coton sont résistants. Ils détruisent les champs de coton de deux hectares de Bruno Betary, un agriculteur de Tsiafanoky, dans la commune de Tsianisiha, district de Toliara II. « Cette campagne du coton n’a rien donné pour moi. Je n’ai presque rien obtenu sur les deux hectares dont je dispose pour ma culture de coton», raconte Bruno Betary. Le jeune agriculteur ne peut que se contenter de sa production de maïs qui ne rapporte rien d’extraordinaire, vu le prix du gobelet redescendu à 300 ariary, et même 200 ariary dans certaines localités. Alors que le kilo du coton peut se vendre aux collecteurs à 1 000-1 200 ariary. « Les melki s’encastrent sous les fleurs et sont difficiles à enlever ou à tuer. Les systèmes D tels que l’utilisation de cendres ou encore les détergents en poudre ne fonctionnent pas, comme pour les chenilles légionnaires qui détruisent les maïs. Des pesticides sont proposés sur le marché mais sont hors de prix », continue le jeune agriculteur. Le litre du pesticide est vendu à quarante mille ariary alors qu’il en faut au minimum dix litres pour deux hectares de champ de coton. Sécurité alimentaire « Toutefois, je ne perds pas courage, la pluie pourrait nous venir en aide, l’année prochaine, et arrangerait les choses », raconte Bruno Betary. Cette année, il ne figure pas parmi les partenaires des sociétés de collecte de coton. En attendant, Bruno Betary envisage de postuler au prochain recrutement de la société Base Toliara qui recherche des jeunes expérimentés dans les communes d’intervention touchées par l’exploitation. Il entrevoit un autre métier en tant que mécanicien ou formateur en agriculture. La société minière propose des alternatives aux agriculteurs. « Cinq tonnes de semences par agriculteur nous ont été offertes par Base Toliara au début de la campagne de production en janvier. Ces semences concernent les lentilles, le riz, ou encore les pois de cap», précise Jacky Raveloson, un agriculteur de Tsiafanoky, commune de Tsianisiha. « Les paysans manquent souvent de quoi démarrer une campagne. De petits matériels accompagnent ces dons en semences dont le montant total atteint cent millions d’ariary pour ces projets de valorisation du potentiel agricole dans les cinq communes d’intervention », explique Fida Cyrille, responsable de l’investissement social auprès de Base Toliara. Quelque 1 200 poules pondeuses sont distribuées en vue d’une gestion sous forme de coopérative des ménages. La société indique faire le tour de tous les villages dans chacune des communes afin de déterminer les familles pouvant bénéficier des subventions. Celles-ci n’ont pas touché Bruno Betary qui espérait quelque chose en faveur de son champ de coton ravagé par les « melky ».
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