Paix et sécurité - Haro sur la délinquance juvénile


Banalisée. Attaque à mains armées, vol à la tire, escroquerie, meurtre, coups et blessures… la liste est longue pour énumérer les formes d’insécurité. Garnissant les colonnes de la rubrique fait divers, la plupart de ces actes est perpétrée par des jeunes. Le déploiement massif des forces de défense et de sécurité est actuellement l’une des stratégies adoptées par le régime pour contenir la situation. Des résultats sont palpables mais la pérennité de ces acquis est incertaine. Ainsi, des membres du gouvernement avec les partenaires techniques et financiers ont mené hier une réflexion à Mahazoarivo dans le cadre de la seconde phase de la mise en œuvre du fonds de consolidation de la paix. « Il est temps de s’attaquer aux causes profondes de tous les facteurs qui menacent la paix et la sécurité. Il s’agit notamment de faire un focus sur la jeunesse et de prévenir la délinquance juvénile », annonce Christian Ntsay, Premier ministre. Les résultats du troisième recensement général de la population et des habitats (RGPH) ne sont pas encore restitués. Toutefois, au vu du nombre d’inscrits dans la liste électorale, plus de la moitié de la population malgache ont moins de dix-huit ans. Dans les discours, les jeunes sont au centre du développement. Cependant, la dernière version de la loi des finances rectificatives indique que le budget alloué au ministère de la jeunesse et des sports est parmi les plus faibles dont une grande partie est consacrée au sport. Des initiatives sont mises en œuvre mais les résultats sont isolés. La politique nationale de la jeunesse a été adoptée en 2008, révisée en 2016 mais le document est resté au fond des tiroirs. Des consultations et des ateliers ont été organisés, des structures ont été mises en place, des millions d’ariary ont été injectées mais le fait est une évidence. Les bars et les karaokés fleurissent, l’industrie du tabac écoule quatre milliards de tiges de cigarettes par an, la prison des mineurs est surpeuplée, les crimes perpétrées par les jeunes se banalisent. La jeunesse figure ainsi parmi les axes prioritaires de la seconde phase du financement des Fonds pour la consolidation de la paix. Avec 11,5 millions de dollars, il est attendu qu’outre les honoraires des consultants et experts internationaux, l’achat de véhicule tout terrain, l’organisation d’ateliers, les jeunes auront effectivement une place au soleil pour que la paix et la sécurité soient durables.
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