Parvis de l'Hôtel de ville - Les manifestants se donnent le moral


Le mouvement au parvis de l’Hôtel de ville continue. Les meneurs énumèrent les acquis des deux mois de manifestation pour remonter le moral de leurs partisans. Tenaces. Les partisans du « mouvement pour le changement » persistent et signent. Ils continuent à endurer les coups de soleil sur le parvis de l’Hôtel de ville pour le dixième samedi d’affilée. Abandonnés par leurs compagnons de lutte depuis le 21 avril, ils ont réitéré leur détermination à réclamer la démission de certains membres du gouvernement Christian Ntsay tout en renforçant le moral de leurs partisans. « Certains affirment que le mouvement s’essouffle et qu’il faut arrêter alors qu’ils n’étaient jamais venus ici. (…) d’autres craignent que j’abandonne, je vous demanderai la permission si cela arrivait », affirme Me Hanitra Razafi­manantsoa dans son allocution de samedi. Pour encourager les manifestants, un bilan des acquis pendant les deux mois de mouvement ont été énumérés. Il s’agit entre autres du rejet de certains articles dans les lois organiques relatives aux élections par la Haute cour constitutionnelle (HCC), la mise en place de la Haute cour de justice. « Nous avons attendu combien d’années pour que cette institution soit mise en place », poursuit Me Hanitra Razafi­manantsoa qui semble oublier que cette question n’a jamais été effleuré sous le régime de Marc Ravalo­manana. Dans la foulée, elle se félicite d’énumérer d’autres séries de changements comme la nomination du Premier ministre, la mise en place du gouvernement et même la liberté de manifester. « Si nous n’étions pas ici, il n’y aurait pas tout ces changements », poursuit –elle. Positions ambiguës Suite au divorce déclaré avec les partisans d’Andry Rajoelina, les meneurs du mouvement ont ravivé les rivalités d’avant le 21 avril en rappelant les sujets de discorde d’antan. Depuis 2009, à part les louanges à Marc Ravalomanana, attaquer l’ancien président de la Transition est une activité favorite des « Zanak’i Dada » dans les réseaux sociaux. Ainsi, la fin de l’alliance de circonstance remet les blessures à vif. « Certains s’efforcent d’effacer le passé en insistant sur la tenue d’élections. Pourtant, nombreux sont les familles qui souffrent encore suite au coup d’Etat qu’ils ont perpétré », déplore Me Hanitra Razafi­manantsoa en réplique au propos d’Andry Rajoelina à Majunga la veille. En termes d’élections, les positions des meneurs semblent ambigües. Ils avancent des préalables tendant à repousser la date du scrutin. « Des missions spécifiques ont été assignées à nos députés qui ont participé au gouvernement. S’ils insistent sur la tenue des élections, nous reviendrons bientôt ici. Même si l’élection se tiendra, il y aura toujours des conflits tant que la CENI, les chefs de régions et les chefs fokontany ne seront pas remplacés », conclut le meneur du mouvement. Une nouveauté qui demande certainement de la patience et plusieurs mois de coup de soleil.  
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