VIOLENCE POLICIÈRE À SAMBAVA - Virulentes réactions dans l’opinion publique


Trois civils ont été battus avec violence par des policiers à Sambava. Le ministère de la Sécurité publique relève que les siens ont aussi été blessés. À côté, une indignation quasi-collective fait jaser. La police est sortie de ses gonds suite à des coups et blessures volontaires perpétrés sur trois civils par des éléments des forces d’intervention de la police à Sambava. « Il y a eu aussi des blessés parmi les policiers. Des mesures seront prises à l’encontre des policiers ayant commis des abus. Quiconque qui se sent lésé dans cette affaire, qu’il soit blessé ou victime de dégradation de ses biens, peut porter plainte. La police veille scrupuleusement au respect et à l'application de la loi », a indiqué le directeur de la police nationale dans la région Sava. La déclaration a néanmoins déclenché des tirs croisés venant de l’opinion publique. Des citoyens réagissant et commentant sur la page facebook du ministère de la Sécurité publique dénoncent un corporatisme. En effet, dans pareille situation, le traitement n’est pas comme pour le commun des mortels. Il est impossible de lancer des poursuites judiciaires contre les policiers incriminés sans autorisation de poursuite signée par le ministre de la Sécurité publique, à tel point que certaines affaires, bien que bouillonnantes, ont été étouffées par le passé. Pour cette affaire naissante, les scènes se sont produites dans la soirée de dimanche. Admis à l’hôpital, les trois civils blessés ont fait des témoignages vidéo.

Klaxon

«J’étais debout devant le bar lorsque les huit policiers ont débarqué. Après avoir bu quatre cageots de bière, ils se sont approchés de moi pour chercher des embrouilles. Sans crier gare, ils m’ont roué de coups », lance l’un des blessés sur sa chaise d’hôpital, avec des blessures et des points de sutures visibles au visage. Dans sa dénonciation, le deuxième blessé fait savoir qu’il roulait dans la rue sur sa moto lorsque les policiers incriminés se trouvaient sur sa route, au passage du même bistrot. « J’ai ai klaxonné étant donné qu’ils étaient sur la chaussée. Furieux, ils m’ont giflé. Ma moto est tombée et mon téléphone cassé», lance le deuxième civil. La troisième personne indique pour sa part qu’elle allait se rendre au bureau de la police pour signaler un vol lorsque l’agression a été commise. « Des piétons perturbaient l’accès. De ce fait, j'ai klaxonné. Peu de temps après, des policiers en furie se sont déchaînés sur moi », confie ce deuxième motard. La suite de l’affaire est attendue.
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