Midongy du Sud - Dix-sept civils et deux militaires abattus


Munis de sept Kalachnikov et de fusils de chasse, cent cinquante dahalo ont frappé avant-hier aux petites heures. Deux villages ont été incendiés et trois cents habitations parties en fumée. Une onde de choc s’est abattue avant hier tôt le matin sur Midongy du Sud. Entre 3 heures et 5 heures du matin, près de cent cinquante dahalo brandissant Kalachnikov, fusils de chasse et armes blanches, ont mis en feu et en sang les localités de Benonoky et d’Ampanitelo. Dix-neuf personnes ont été tuées par cette petite armée de bandits de grand-chemin, dont dix-sept villageois et deux militaires du camp 2/RM2 à Manakara. Ces deux sous-officiers tombés sous les balles des bandits sont aux grades d’adjudant et de caporal. Lors de leur passage, les assaillants ont incendié les deux villages dans lesquels ils se sont déchaînés. Le constat effectué par les forces de gendarmerie a permis de répertorier près de trois cents habitations réduites en cendres. Selon les témoignages, les hommes de têtes qui menaient les dahalo étaient munis de sept Kalachnikov. Après avoir fait main basse sur tous les troupeaux bovins qu’ils ont pu trou- ver, les brigands ont pris la fuite vers le Nord d’après les informations recueillies. D’après les chiffres communiqués aux forces de défense et de sécurité, la horde de dahalo qui a sévi s’est emparée de près de trois cents têtes de zébus. Forêt impénétrable Les forces de l’ordre ont d’emblée organisé une poursuite, sitôt informées de ces actes dépassant l’entendement. Aux dernières nouvelles, un peloton lourdement armé, prêt à en découdre est sur les traces des fuyards. En tête de front figurent les hommes de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale de Vangain­drano, accompagnés des éléments de l’armée malgache prêts à donner du grain à moudre aux dahalo. Les éléments des forces armées déployés sur le champ de bataille bénéficient néanmoins de l’appui d’une libellule de fer qui passe au peigne fin la zone dans laquelle progressent les voleurs de bétails. L’unique passage obligé pour faire passer tout le bovidé étant verrouillé à double tour par les forces armées, ces derniers se sont engouffrés dans une forêt dense d’une dimension de 200km² figée entre Sakobany et Lavaraty. Enfouis dans le bois épais, les dahalo et les zébus dérobés sont difficiles à repérer depuis le ciel et le point exact par où ils sont susceptibles de réapparaître est difficile à déterminer. Engagés sur terrain, les poursuivants continuent néanmoins à remonter les traces des voleurs de bétail et l’hélicoptère continue à survoler la zone de repli des fuyards pour localisation et verrouillage de toute brèche. Aucune confrontation n’a encore été signalée jusqu’à hier soir.
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