Filière vanille - La campagne débute dans la confusion


Comme annoncé la campagne 2021-2022 de la vanille a débuté jeudi à Ambanja. Une nouvelle campagne marquée par des secousses au niveau des prix. La date du 20 mai fut un moment tant attendue par les planteurs de vanille dans le district d’Ambanja, car il s’agissait de l’ouverture officielle de la campagne de commercialisation de la vanille 2021- 2022 dans la région Diana, plus précisément pour les zones littorales du Bas et Haut Sambirano . Décrété par le gouvernement en conseil des ministres, cette date, rendue publique, est aussi officialisée par un arrêté régional portant organisation de cette campagne. Cette campagne a été marquée par un incident. Juste avant l’ouverture de la campagne, un communiqué co-signé par le ministre de l’Écconomie, des Finances et du Budget, Richard Randriamandrato et le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala fixant les prix de la vanille avant d’être annulé a perturbé le marché. Une bourde de plus pour le ministre Ricahrd Randriamandrato déja montré du doigt dans la hausse du taux d’inflation et dans le montant élevé des arriérés. Cette année, le Conseil Régional de la Vanille, en collaboration avec les maires des communes productrices, a mis son choix sur le fokontany Ambolikapiky, dans la commune rurale d’Ambalahonko, pour l’organisation de cet évènement, qui a notamment vu la présence des personnalités politico-administratives de la région et du district d’Ambanja, conduites par le Gouverneur Daodo Arona Marisiky. Lors de son intervention marquant l’ouverture officielle de ladite campagne , ce dernier a mis en exergue sur l’importance de la mise en place d’un marché contrôlé afin de pallier la vente illicite et d’éviter l’insécurité . Ainsi, outre les planteurs de vanille, beaucoup de gens profitent également de cette campagne, car des activités commerciales et économiques gravitent autour du marché contrôlé qui durera 20 jours. Il s’agit aussi d’une bouffée d’oxygène pour les hôtels qui ont enregistré un taux de remplissage considérable après une traversé du désert causé par la pandémie de Covid-19. Loi de l’offre Puis, tous les acteurs du secteur vanille s’y sont donnés rendez-vous pour pratiquer la loi de l’offre et de la demande dans un marché. Certes, ils se sont rassemblés devant le hangar construit par le projet PIC pour entendre une série de discours officiels , mais dès que les procédures de commercialisation ont été déclenchées, les planteurs et les collecteurs ont pris leurs coins respectifs. On pourrait penser que ce sont les producteurs directs qui en tirent le plus grand profit. Mais ce n’est pas le cas. Dans la majorité des cas, les milliers de petits planteurs de vanille vendent leurs produits à l’état vert. Et il faut savoir qu’il faut au moins 5 à 6 kg de vanille verte pour obtenir 1 kg de vanille noire préparée prête à l’exportation. À Ambalahoko, tout a débuté par l’exposition publique des échantillons des gousses de vanille matures et poinçonnées, suivi des propositions des prix . Comme à l’accoutumée , ce sont les vendeurs qui annoncent le premier leur prix, affiché sur un tableau noir, déjà préparé pour les échanges. Cette fois, ils ont offert 200 000 ariary, un prix non conforme aux attentes des acheteurs. Le prix référentiel publié sur les réseaux sociaux a aussi provoqué un effet sur l’échange, ainsi un embarras sur les négociations. Résultat, petit à petit les acheteurs se sont retirés et n'ont même pas osé faire leur proposition jusqu’à midi du premier jour. On peut dire que le marché s'est effondré ce premier jour. A vrai dire, les planteurs n’ont aucune idée de ce que sera le prix de la vanille verte pour cette nouvelle campagne. Et ils craignent par ailleurs que les méfaits de la crise sanitaire dans l’ensemble du pays, ne fassent qu’empirer la situation. Bref , malgré la tenue de la cérémonie d’ouverture officielle du marché contrôlé le prix le prix officiel de la vanille verte convenu n'a pas été encore fixé . Toutefois, certains collecteurs issus de grande société, comme Bioland sont venus acheter la vanille au prix de 75 000 ariary le kilo, pendant la deuxième journée. Or, selon les explications , le prix officiel devrait sortir après deux semaines lors d’une réunion du Conseil National de Vanille. « Nous avons pensé à leur proposer 25 000 ariary pour débuter le débat , mais nous avons décidé de nous faire quand on a découvert le prix inabordable affiché sur le tableau » a expliqué Antonio Marco, un mandataire d’une société. Et plusieurs acheteurs partagent cet avis.
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