Rencontres du film-court - La catégorie fiction panafricaine subjugue


Ils sont définitivement les plus attendus de ces Rencontres du film-court. Les premiers films de la catégorie fiction ont surpris par leurs récits et leurs mises en scène hier. Des histoires qui paraissent d’actualité, racontées à la fois avec subtilité, mais aussi avec entrain et un soupçon d’audace. C’est ainsi que se sont découverts les premiers films-courts en compétition dans la catégorie fiction panafricaine du festival international des Rencontres du film-court (RFC), hier soir. Suscitant comme à l’accoutumée l’engouement du public cinéphile, inconditionnel du festival depuis quatorze éditions maintenant, cette séance de projection a réuni du beau monde à l’Institut français de Madagascar (IFM) Analakely. Illustrant la créativité et maîtrise de la part de cinq réalisateurs donc, ce sont cinq court-métrages teintés d’émotions qui ont été projetés pour cette première vague. Un film originaire du Rwanda, réalisé par Clémentine Dusabejambo, « Icyasha » ou « Etiquette » débute la séance. Le film nous relate l’histoire de ce jeune garçon de douze ans, passionné de football qui, doué d’un certain caractère efféminé, se voit être rejeté par son entourage. D’autres y verront une certaine manière d’interpréter subtilement l’homosexualité, tandis que certains y pointent du doigt la discrimination face à l’incompréhension d’autrui. S’ensuit « Timoura » ou « Territoires » du Franco-algérien Azedine Kasri qui nous livre le récit d’un voyage initiatique d’un père et de son fils, contraint de retrouver la terre des aînés l’Algérie en quittant la France, mais au final avec fierté et le sourire. Sur un ton plus sérieux, « Je raconterai tout à dieu » de l’Algérien Mohamed Benabdallah narre l’histoire d’un soldat et de son ennemi, qui sur le champ de bataille confrontent leur dévotion pour leur religion. Passion et engagement Evoquant d’une manière plutôt intimiste cette relation qu’une personne peut entretenir avec ses croyances, le film nous expose aussi une interprétation marquante de ce qu’est la tolérance et le pardon à travers ses deux personnages principaux. « Simp Rapid » est sans doute celui qui dénote un peu dans le lot. Optant pour le registre d’action-comédie même sous son format court, le film de Benjamin Gueniot de la Réunion amuse aussi bien qu’il intrigue. Interprété intégralement en créole, le film s’ouvre à nous à l’instar d’un film de Quentin Tarantino dont l’influence sur le réalisateur s’est bien fait ressentir. Racontant l’histoire de petits malfrats, Eddy et Eden, il nous livre une immersion plutôt taquine, mais tout de même bourrin dans le milieu de la pègre réunionnaise. Enfin, « Sing ! » de Johua Hotz qui porte l’étendard de la Grande île clôt la projection d’hier soir. Jouant la carte de la comédie musicale à l’instar sans s’y méprendre à un certain film américain « La La Land » de Damien Chazelle, ce dernier réjouit et enchante par son côté fantaisiste. Faisant chacun preuve d’une grande maîtrise, les réalisateurs ont su mettre en valeur leur talent, mais surtout leur identité propre. La suite de la sélection fiction panafricaine reste à découvrir vendredi.  
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