Crime - 20 ans pour l'assassin de William Childéric


Ranto Rasolofoarisoa, 21 ans, a été condamné, hier, à une peine de 20 ans de travaux forcés pour l'assassinat de William Childéric, photographe réunionnais installé depuis fin 2017 à Antananarivo. Au procès de Ranto, qui s'est tenu, avant-hier, devant la cour criminelle ordinaire, à Antananarivo, les cinq heures de débats n'ont pas apporté d'éclairage nouveau. Le jeune accusé, jugé pour meurtre, a persisté dans sa version, selon laquelle il avait agi sous la menace de commanditaires dont il n'a fourni aucun élément permettant leur identification. Aucun regret «Nous avions dans le box, un personnage froid, qui n'a exprimé aucun regret», indique le bâtonnier, Georges-André Hoarau, avocat de la maman de William Childéric et des proches de la famille du photographe de 46 ans. «Il n'a rien laissé paraître », poursuit l'avocat saint-pierrois qui plaidait aux côtés de sa consœur malgache, maitre Arlette Rafanomadio. Les débats se sont tenus en malgache, j'étais donc plus dans l'observation des émotions, que dans l'écoute des propos. Même quand sa mère est venue déposer à la barre, l'accusé n'a eu aucune réaction. Toujours la froideur». Ranto connaissait bien sa victime, puisqu'il est le neveu de la compagne malgache du père de William. Maitre Georges-André Hoarau a tenté de pousser l'accusé dans ses ultimes retranchements, en lui présentant le boîtier Nikon, avec lequel William Childéric lui enseignait l'art photographique. «Il a reconnu l'appareil, mais il est demeuré impassible», relate l'avocat. William Childéric avait été frappé de plusieurs coups de couteau, le 13 avril 2018, alors qu'il se trouvait à son domicile dans la capitale. Son agresseur s'était présenté à la police, et William Childéric avait succombé à ses blessures le lendemain, alors qu'il était hospitalisé. Ranto Rasolofoarisoa a été reconnu coupable d'assassinat, un crime plus grave que le meurtre pour lequel il était jugé. Il a été condamné à 20 ans de travaux forcés et lorsqu'il sortira de prison, il lui sera interdit, pendant encore vingt ans, d'entrer en contact avec les proches parents de sa victime. Les proches de William Childéric ont avancé l'hypothèse selon laquelle il a été éliminé physiquement afin qu'il ne puisse pas prétendre à une part d'héritage du patrimoine que son père a constitué dans la Grande-Ile. William Childéric avait obtenu fin 2017, la double nationalité franco-malgache qui lui ouvrait ces droits. Les avocats de la partie civile ont obtenu que la réparation du préjudice, c'est-à-dire les dommages et intérêts, soit établie par un jugement rendu par une juridiction française. © JIR
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