Mahajanga - Le maire privé de ses droits


À défaut d’avoir réussi la suspension  de l’édile, le conseil municipal  persiste. Il ôte aux premiers responsables de l’Exécutif plusieurs de leurs droits vitaux. Scandale en vue au sein de la municipalité de Mahajanga. Les conseillers municipaux de la commune urbaine de Mahajanga dirigés par Gervais Rasoanaivo, continuent de « martyriser » le premier magistrat de la ville, Mokhtar Andrian­tomanga. Cette fois, les quatre adjoints sont également victimes de ce coup de l’organe délibérant. En fait, l’affaire est devenue un problème personnel, le développement de la commune n’étant pas du tout le premier souci de certains conseillers. Après avoir été débouté dans sa manœuvre de suspendre le maire dans sa fonction, il y a un mois, mais contredit par le ministère de tutelle, le conseil municipal n’a trouvé rien de mieux que de le priver de ses droits vitaux. Ainsi, une lettre en date du 13 avril 2017 n°28, 29, 30 et 31/CU/MGA/CM annule la délibération n°5//CU/MGA/CM du 13 janvier 2016 portant sur la prise en charge par le budget de la commune urbaine de Mahajanga, des frais de location mensuelle de résidence du maire. Il en est de même de la délibération qui abroge la location mensuelle de la voiture de fonction du maire (n°06/16/CU/MGA/CM du 13 janvier 2016) ainsi que l’octroi du quota de tickets en carburant et des crédits de communication du maire et de ses adjoints. Il s’agit des quatre proches collaborateurs du maire. Ainsi le premier adjoint, Emilson Ravelomanantsoa ; le deuxième, Mohamed Ben Mohamed Saleh, chargé du département des Finances ; le troisième, Fanjarinivo Andriamasy, et le quatrième Soatoky Razafindrakoto Hasina qui s’occupe du service de l’état civil, sont aussi privés de ces avantages utiles pour l’exercice de leur fonction depuis cette délibération qualifiée d’abusive par les concernés. Convention annulée Mais pire encore, les conseillers ont aussi délibéré sur l’annulation de la convention avec Telma Money S.A ( n°001//17/CU/MGA/CONV du 2 janvier 2017) avec la commune urbaine de Mahajanga. « Les conseillers ont dépassé les bornes en agissant ainsi. Ils n’ont pas eu gain de cause dans leur démarche de le suspendre après la déclaration du directeur du ministère de l’Intérieur et la confrontation entre les deux camps, organisée par le préfet de Mahajanga, il y a deux semaines. J’ai saisi le Tribunal administratif. C’est un droit acquis que l’on ne peut plus refuser, de plus le délai de délibération a dépassé les trois mois. Donc, l’avantage est converti en droit que l’on ne peut plus révoquer. Enfin, aucun motif n’a été évoqué pour annuler ces droits», explique le maire. Dans le cas d’une annulation de ce genre de droits et avantages, seule l’insuffisance de budget pourrait constituer un motif. Enfin, en ce qui concerne la convention avec Telma Money, la commune de Mahajanga est la première ville dans le monde à utiliser le recouvrement par Mobile banking. La Banque Mondiale a même félicité cette initiative du maire Mokhtar Andriantomanga. Mais certaines personnes n’en sont pas contentes car, quelque part, le recouvrement des recettes fiscales par mobile ne leur permet plus de détourner les taxes. [caption id="attachment_26592" align="alignleft" width="273"]Les travaux continuent sur cette zone de mangroves malgré l'interdiction de la commune.  Les travaux continuent sur cette zone de mangroves malgré l'interdiction de la commune.[/caption] Mahavoky - La commune démolit une construction illicite Les constructions non autorisées sont devenues monnaie courante à Mahajanga. La commune urbaine a démoli vendredi, des clôtures et trois poteaux en béton qu’un individu a tenté de dresser devant le centre hospitalier universitaire de Mahavoky-atsimo. Le terrain appartient au ministère de la Jeunesse et des Sports.La veille, la commune a déjà effectué une descente sur place pour un rappel à l’ordre et une demande de régularisation de la situation. Mais le récalcitrant a fait fi des toutes les démarches et a continué à placer des barrières. Le Groupe d’intervention de la commune accompagné des inspecteurs et du troisième adjoint au maire sont venus, tard dans la soirée, démolir les haies et les poteaux. Interrogé par des journalistes sur l’autorisation qu’il a en sa possession, le récalcitrant s’est contenté de dire « qu’il est en de bonnes mains en haut lieu ». «La commune est la seule habilitée à accorder un permis de construire. Nous allons étudier le dossier et les documents concernant ce terrain. Construire ce genre de barrière est très dangereux et dernièrement, les camions des pompiers n’ont pu pénétrer dans la zone où un incendie a ravagé cinquante habitations », déclare Fanjarinivo Andrianasy. On ne peut non plus occulter le chantier sur la zone Mangroves, zone interdite de construction, qui est toujours en cours à Manapatanana sur la route d’Amborovy. Et ce, malgré les interdictions et oppositions de la commune urbaine de Mahajanga. Une commission consultative a été mise en place récemment pour trancher sur cette affaire. AhmadFéderation Malgache de Football - Mahajanga prépare la succession d’Ahmad Les tractations ou pourparlers ont commencé depuis quelque temps à Mahajanga, pour attirer des candidatures au sein de la Fédération malgache de football (FMF). Depuis l’élection d’Ahmad Ahmad au sein de la CAF, et surtout son passage à Mahajanga, il y a dix jours, des négociations et consultations ont lieu dans les coulisses. La FMF a  besoin d’un nouvel homme pour continuer le travail. Plusieurs noms circulent et sont cités pour succéder à l’ancien numéro 1 de la Fédération. À Mahajanga, un entrepreneur et opérateur économique œuvrant dans le tourisme, mais aussi actuel président d’un club de football de la capitale, a déjà obtenu la bénédiction du président de la CAF. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il sera le seul candidat ou le gagnant. Il est venu à Mahajanga pour deux jours, rien que pour discuter avec l’ancien président de la FMF. Ce dernier a célébré, avec ses frères musulmans, sa victoire par une prière à la Mosquée de vendredi à Ambovoalanana, le vendredi 14 avril. Pour le moment, il préfère taire son nom. Mais d’autres ont également profité des conseils d’Ahmad, avant la fête de Pâques à Mahajanga. La présidence de la ligue régionale du Boeny est aussi très convoitée. Les candidats risquent d’être nombreux après le départ d’Ahmad. De grosses pointures du football tananarivien seront certainement les premiers à déposer leur dossier. Mais attendons pour voir. Pour le moment, Doda Andria­miasasoa « joue » l’intérim. Cité des Fleurs - Des casseurs de vitesse dans les rues Depuis l’accident mortel qui a entraîné le décès de deux enfants sur le pont Fitim, en février, des mesures ont été prises par les responsables des Travaux publics. Des « gendarmes couchés » ou casseurs de vitesse ont été installés à plusieurs endroits à Mahajanga. À Mahatsinjo devant la Mosquée du pont Fitim, un casseur de vitesse a été posé après le virage et sur une descente le dimanche 9 avril. Le même jour, plusieurs accidents heureusement peu graves de tricycles et de cyclistes, s’y sont produits : les petits véhicules ont eu du mal à l’emprunter car il est trop haut. De plus, ils ne se sont pas attendus à trouver un « gendarme couché » après le virage. Aucun panneau de signalisation n’était visible pour indiquer l’obstacle. Le lendemain, une action de protestation s’est propagée sur une station de télévision locale. Convaincus par les arguments émis, les responsables ont immédiatement enlevé les ralentisseurs. Seul, celui placé à Antanimalandy devant la plaque rouge reste en vigueur, car des accidents se produisent fréquemment à cet endroit. Par ailleurs, sur la route menant à Amborovy, jusqu’à la petite plage, plusieurs ralentisseurs de vitesse viennent d’être aussi mis en place, la semaine passée. La route est actuellement bitumée à 80%. Mais ici également, les panneaux d’indication ou de signalisation de ces nouvelles infrastructures n’ont pas été prévus par les techniciens. Des accidents risquent de se produire si des mesures ne sont pas prises d’urgence. Enfin, le  panneau qui indique le « stop » devant le grand baobab du bord de la mer en provenance de la Corniche, est tout simplement négligé et ignoré des chauffeurs. Et cela ne date pas d’hier. Une solution rapide est à trouver. Textes et photos : Vero Andrianarisoa
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