Musique - Les musiciens malgaches pleurent Manu Dibango


Un musicien émérite dont les envolées au saxophone n’ont d’égal que sa modestie. Manu Dibango, le père du « world music » s’est éteint des suites du coronavirus. Triste nouvelle qu’est la disparition de cette légende de la musique africaine. En ces temps troubles où le coronavirus s’affirme telle la faucheuse, en emportant des dizaines milliers de personnes sur son passage. Ses mélodies ont réchauffée les cœurs, sa bonne humeur contagieuse sur scène a enchanté plusieurs générations de mélomanes de par le monde, de même, son aura et son talent ont inspiré plusieurs artistes à suivre ses pas. Il s’agit de Manu Dibango, auteur, compositeur, chanteur et saxophoniste camerounais dont la renommée a transcendé bien au-delà des frontières de l’Afrique. Âgé de 86 ans, le géant du world music s’est éteint hier après avoir vaillamment lutté contre le coronavirus. Manu Dibango est déjà passé dans la Grande île en 1976, enivrant, à l’époque, le public de sa musique à l’Amphithéâtre du Complexe Ampefiloha, devenu depuis le Plaza. Fidèle à lui-même, il a su marquer la scène par sa présence, son charisme, mais surtout sa convivialité et sa jovialité légendaire. Un moment inédit qui a marqué l’histoire. D’ailleurs, il y a repris la fameuse comptine « Mangina zaza » avec son mythique saxophone pour éblouir son auditoire. Tous à l’unisson dans la Grande île, ce vivier de musiciens d’horizons différents qui l’admirent et louent son talent de génération en génération pleure la disparition de cet illustre précurseur de la world music, adoubé, depuis, comme le Pape même de la musique africaine. Un choc étouffant Choqué et attristé, le chanteur Rossy évoque sobrement « Je n’ai tout simplement pas les mots ! ». Erick Manana, guitariste et chanteur de folk souligne « Au revoir à toi Manu Dibango, passe le bonjour à notre très cher frère Régis Gizavo ». Représentant une jeune génération dynamique et talentueuse, Tsanta Randriamihajasoa est un saxophoniste, étoile montante du jazz malgache. Avec passion et admiration pour l’artiste, le jeune homme affirme : « Pour ceux qui ne le connaissent pas, Manu Dibango est un compositeur, saxophoniste, multi-instrumentiste. Il a inventé le rythme Soul Makossa. On le surnomme papy groove, car il est l’un des grands monuments de l’afrojazz dans le monde. On raconte que, lors de son concert à Madagascar, il y a plus de 30 ans, il était le premier à avoir réarrangé la chanson Mangina Zaza avec les rythmes latino ». Un modèle de talent et de charisme. C’est surtout grâce à son titre « Soul Makossa » sorti en 1972 qu’il s’est fait une place d’honneur sur la scène internationale. Ce morceau qui fut d’ailleurs même repris par Michael Jackson en 1980, et par la chanteuse Rihanna plus tard, avec qui il a eu des démêlés par la suite.
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