Facture de l'électricité - Optima ou le retour de manivelle


Les coups de semonce de la Banque mondiale sur les prix de vente de l’électricité de la Jirama ont provoqué des réactions en chaîne. Qui ont obscurci davantage les zones d’ombre. Au lieu de les éclairer. Il est urgent d’attendre. En dépit de la pression de la Banque mondiale sur l’application ou non du système tarifaire Optima pour les prix de vente de l’électricité de la Jirama, le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato, préfère jouer la montre. Selon ses explication « ces transformations dans le calcul des consommations des abonnés de la Jirama n’ont pas été suspendues. Mais leur entrée en vigueur a été reportée. Dans la mesure où la hausse généralisée des produits de première nécessité persiste, et où la grande majorité des ménages subit encore, de plein fouet, les contrecoups de la crise sanitaire ». Cette déclaration de celui à qui la fameuse lettre de la Banque mondiale, censée être un courrier confidentiel mais éventée sur les réseaux sociaux, a été destinée, suffira-t-il à rassurer ce partenaire technique et financier de taille et de poids ? Il parle d’un simple échange d'informations. La Banque mondiale a mis les autorités malgaches devant les « faits accomplis ». Elle menace de « suspendre ou d’annuler » 475 millions de dollars d’aides financières. Quand on sait que 60 à 70% des dépenses de fonctionnement de l’État sont financées par les aides budgétaires des bailleurs de fonds multilatéraux, si les sanctions de la Banque mondiale tombaient, elles creuseraient un abysse financier dans la loi de finances. Dissiper les doutes Qui va être modifiée en fonction des objectifs du Plan d’émergence de Madagascar, PEM, dont la présentation prévue le 19 janvier a été repoussée à une date ultérieure. Ce qui explique en partie cette sortie de Richard Randriamandrato. À quelques jours du passage du dossier Madagascar au Conseil d’administration du Fonds monétaire international, FMI, où 320 millions de dollars de la Facilité élargie de crédit, FEC, sont attendus, il tente de dissiper les doutes sur les réelles intentions du régime en place. Des opposants insinuent avec insistance, sans apporter la moindre preuve, que le PEM aurait bénéficié des subsides des organisations terroristes. Il n’est pas question pour les décideurs actuels de laisser planer l’incertitude sur des cas de « financements parallèles ». Mais sa déclaration va à l’encontre de celle faite par Solo Andriamanampisoa, président du Conseil d’administration de la Jirama, sur la chaîne nationale de télévision. Il affirme que « les contrats aux clauses léonines passés par la Jirama avec ses partenaires ont été renégociés et que cela a permis d’engranger une économie de 400 milliards d’ariary ». Soit presque l’équivalent du montant de 500 milliards souhaités par la direction générale. Solo Andriamanampisoa estime qu’une hausse des tarifs, sous quelque forme que ce soit, ne serait pas une priorité. Dans son interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le représentant résident du FMI, Marc Gérard, par contre, a souligné que la crise sanitaire a un peu freiné le processus des réformes structurelles de la Jirama. Le décor est ainsi planté et les abonnés attendent avec angoisse et perplexité l’arrivée des prochaines factures. Dont les fluctuations trop variantes perturbent l’équilibre du budget familial.
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