Andry Rajoelina dans le sud - « Les auteurs de détournements de fonds seront emprisonnés »


Dans le Sud, le président de la République a constaté l’arrêt de certains projets d’adduction d’eau. Au fait des suspicions de détournement de fonds, il annonce des poursuites contre les auteurs présumés. Les sanctions seront sévères. Andry Rajoe­lina, président de la Répu­blique, crie haro contre les détournements des fonds d’aide au développement. Lors de son déplacement dans le « Deep-South », il a intimé l’emprisonnement contre les auteurs de telles malversations financières. Le chef de l’État a particulièrement été sévère dans un discours prononcé dans la commune rurale de Maroalomainty, samedi. Face aux habitants et devant des représentants des partenaires techniques et financiers (PTF), il a lancé sans ambages : « Les auteurs de vols d’infrastructures ou de détournement des financements de projets seront jetés en prison. » Dans cette localité du district d’Ambovombe, le président Rajoelina a, en effet, constaté que la construction d’un point d’accès à l’eau etait au point mort. Vol de panneaux solaires et suspicions de détournement de fonds ont eu raison du projet d’accès à l’eau potable dans la commune de Maroalomainty. La sècheresse qui sévit dans cette partie du pays a donc, révélé l’anomalie. « Nous allons chercher une solution pour que vous ayez accès à l’eau potable. Ça devait déjà être le cas, mais les panneaux solaires ont été volés, l’argent prévu pour le projet a été détourné », affirme le locataire d’Iavoloha. Les faits constatés par le Président à Maroalompotsy sont révélateurs d’une tris­te réalité dans le grand Sud. Cette partie de la Grande île, en particulier, est devenue un cimetière de projets. Qu’il s’agisse de projets sur fonds étatiques, ou financés par les PTF. Les actions humanitaires incessantes pour lutter contre l’insuffisance alimentaire causée par la sècheresse fréquente, n’ont pas apporté de solution durable. À long terme Un rapport publié la semaine dernière soutient qu’une partie des aides allouées par la Banque Mon­diale aux pays les plus pauvres sont détournées dans les paradis fiscaux. Dans le Sud de Madagascar, il semble que les gros bonnets s’en mettent, visiblement, plein les poches. Cela au détriment d’une population en état de pauvreté extrême et vulnérable au moindre bouleversement climatique. À entendre la déclaration de Andry Rajoelina à Maroalomainty, l’État ne devrait donc pas tarder à sévir contre ceux qui s’enrichissent sur le compte des aides humanitaires. En attendant, le déplacement du chef de l’État dans le Sud était une mission d’aide d’urgence aux habitants atterrés par le poids de la sécheresse. Des camions citernes pour booster l’approvisionnement en eau, ou encore des appuis alimentaires figurent dans la check-list des aides d’urgence apportées par l’État. Selon le président de la République, une aide financière sera également mise à la disposition des familles sinistrées durant quatre mois. Il s’agit d’une mesure d’aide au relèvement, à s’en tenir à ses explications. Baptisée Fiavota, cette allocation est financée par la Banque Mondiale. « Cet argent sera directement versé au Fonds d’intervention pour le développement (FID) et sera rapidement distribué aux ayants droit », assure Andry Rajoelina, face aux représentants des PTF, dont la représentante résidente de l’institution de Bretton Woods. Après avoir apporté des aides d’urgence dans neuf communes parmi les plus durement secouées par la sècheresse, durant le week-end, le chef de l’État a mis l’accent sur les solutions à long terme. « C’est pour cela que j’ai tenu à ce que nos partenaires internationaux soient du voyage », indique-t-il. Outre la représentante de la Banque Mondiale, celui du Programme alimentaire mondial et l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) ont accompagné le Président dans le Sud. Ces partenaires internationaux devront contribuer à la concrétisation de projets devant apporter des solutions à long terme aux maux du « Deep-South », à s’en tenir aux propos présidentiels. Il a parlé, notamment, de multiplication des forages, de la construction de pipelines et d’infrastructures de traitement d’eau. Des infrastructures sanitaires et scolaires figurent aussi dans les plans. S’agissant de l’UE en particulier, sa présence serait de constater la nécessité de démarrer rapidement la réhabilitation de la Route nationale 13 (RN13).
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