Secteur pêche - Baisse de 50% des recettes en 2019


Derrière la grève de la direction générale de la Pêche se cache des objectifs non atteints faisant perdre gros au pays. Le secteur a du mal à trouver la santé. La pêche n'a pas été bonne. Les recettes extérieures n’ont atteint que 4,3 milliards d’ariary en 2019. Soit, la moitié de ce qui a été récolté en 2018 avec près de 8 milliards d’ariary. Les taxes non plus n'ont pas été à la hauteur des performances de 2018. Les 12 milliards ariary reversés dans les caisses de l'État en 2018 ne sont plus que de 6,8 milliards ariary l’année d’après. Le ministère en charge de la Pêche a voulu assainir le secteur et a, entre autres, préféré perdre les bénéfices issus de l’accord de pêche avec l'Union européenne. « Les points saillants de cette renégociation d'accord avec l'Union européenne vous seront dévoilésincessamment », répond Lucien Ranarivelo, ministre de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche, sans donner plus de détails sur ce dernier tournant de l’entente qui se tient actuellement à Bruxelles. La négociation aura ainsi duré plus d'un an. L'accord n'a pas été renouvelé depuis décembre 2018. Le ministère a affiché une volonté de rendre la filière crabe plus propre et compétitif et des licences n'ont été accordées qu’à quatre sociétés. Les enjeux environnementaux ont été indiqués être pris en compte dans cette filière spécifique. La filière crevette ne connaît pas le boom attendu et l'exportation avoisine, depuis des années, les mêmes chiffres de 6000t annuelles. Le problème est autre, à entendre la direction générale de la Pêche et de l’aquaculture qui ne voit pas d’activités d'assainissement comme explication à ces pertes financières. « La fusion des deux ministères ne s’avère pas être une bonne décision car tout va de travers. Nous avons perdu notre renommée de deuxième secteur pourvoyeur de devises », explique une source auprès de la direction. Perte de vitesse Elle souligne que le secteur est mal géré, peine à avancer et est en désordre total. « Le problème est à la fois économique, social et structurel. Nous demandons un ministère autonome à part entière afin de redorer le blason du secteur », ajoute ce représentant de la direction générale de la Pêche, en grève depuis le 13 janvier dernier et ce, jusqu’à nouvel ordre, plus exactement jusqu’au prochain remaniement. La pêche est quelque peu négligée au constat de la plateforme pour la région SADC des acteurs non étatiques œuvrant dans le secteur Pêche et aquaculture (SANSAF) et d'une autre association de la société civile, RENAFEP (Réseau national des femmes de la Pêche). « Madagascar a du mal à atteindre les objectifs auxquels il s'est engagé. Pour ne citer que son engagement à stopper la famine, à suivre la directive de la petite pêche, à combattre la pêche illicite, à améliorer la production halieutique, à booster le commerce intra-africain en produits et services issus de la pêche », souligne un communiqué de la plateforme. Cette dernière dénonce « la lenteur» dans le développement du secteur Pêche et aquaculture, au niveau de l'administration et des actions sur terrain par rapport aux années précédentes, malgré les appuis financiers.
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