Émergence 2030 - Les efforts appellent à des obligations


Le président de la République présente un projet audacieux pour une très longue durée. Cependant, des tâches restent à accomplir. Projet à long terme. Le Prési­­dent Hery Rajao­narimampianina fête les cinq ans de son investiture aujourd'hui. Il projette également d'exécuter un plan d'émergence de Madagascar, présenté la semaine dernière à Toamasina et qui durera jusqu'en 2030. Ce plan d'émergence prévoit des pôles de croissance dont « le grand centre » (notamment Anta­nanarivo et Antsirabe) en sera le principal, puis s'étendra vers la région Atsinanana. Nommé « Fisandratana 2030 », ce plan d'émergence semble tirer vers l'émergence économique du pays car le Prési­dent estime que « la mise en œuvre d’un plan de croissance pour le pays nécessite dix ou douze ans ». D'ail­leurs, l'objectif de ce projet d'émergence est d'arriver à une croissance à deux chiffres. Il faut également admettre que des efforts du régime Rajaonarimampianina ont d'ores et déjà été observés ces derniers temps, notamment au niveau de l'énergie, car les inaugurations de centrales électriques et de stations-service se succèdent. La population malgache, du moins celle du grand Tanà, devrait ressentir l'effet de l'augmentation de la quantité d'énergie distribuée, malgré quelques quartiers qui signalent encore des moments de délestage. Inachevé Cependant, sur le plan politique, quelques devoirs restent à faire. Tout d'abord, la mise en place de la Haute Cour de Justice qui aurait dû pourtant être opérationelle un an après l'investiture du chef de l'État. C'est d'ailleurs à travers cette « omission » que se défendent certains politiciens quand on soulève la discussion à propos du procès sur le 7 février 2009. Ensuite, l'opposition n'a toujours pas de représentant officiel. Début 2017, un débat s'est installé sur le sujet. En effet, des partis et personnalités politiques ont tenté de se proclamer officiellement opposants. Mais la loi sur la désignation du chef de l'opposition comporte quelques lacunes. La Haute Cour Constitutionnelle a toujours avancé le fait que l’opposition, telle que prévue dans la Constitution, est une « opposition parlementaire », en vertu du principe de « démocratie représentative » sur laquelle la loi fondamentale serait basée. Si sortir le pays de la pauvreté est une priorité et un projet très audacieux, respecter la loi en est également une autre, surtout en cette année électorale. D'autant plus que les détracteurs du pouvoir observent un retard dans les travaux de développement du pays. Loïc Raveloson
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