Antsiranana - Une fête de Noël bien frileuse


L’anniversaire du Messie serait-il oublié ou submergé par les problèmes quotidiens des habitants   En tout cas, hier encore la majorité de la population d’Antsiranana ne semble pas pressée de le célébrer. Et si la traditionnelle distribution de cadeaux aux scolaires a marqué la semaine, la qualité des jouets laisse à désirer. Si l’on fait un tour dans la ville, on remarque que dans les grands marchés publics, au Bazary et au Tsenabe, les commerçants attendent la clientèle. Mais d’après eux, celle-ci ne fait que regarder et demander les prix des vêtements et accessoires de mode présentés. Au Bazar de Noël, à peine  trois stands sont installés. Un marchand de vêtements de confection de la rue Justin Bezara est au bord du désespoir, et place tout son espoir dans le marché hebdomadaire du samedi. Car, dit-il, « même les prix de revient des articles achetés à Antananarivo ne sont toujours pas remboursés ». En même temps, les prix de tous les produits sur le marché  ne cessent de grimper. Et comble de malheur pour les photographes professionnels, ils sont concurrencés par leurs propres clients qui n’ont plus besoin d’eux. Ceux-ci sont dotés de portables qui leur permettent de prendre des photos qu’ils placeront sur leur compte facebook. «Ils se moquent pas mal des photos sur papier. » Face à cette frilosité des habitants d’Antsiranana, on ne peut que conclure à la diminution de leur pouvoir d’achat. De surcroit, certaines entreprises n’ont pas pu accorder le traditionnel treizième mois à leurs salariés. R.
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