SANTÉ - La tuberculose échappe au contrôle


  Le dépistage de la tuberculose n’est pas suffisant. C’est ce qui a été révélé lors de la restitution de la revue externe du Plan national de lutte contre la tuberculose (PNLT), hier au siège du ministère de la Santé publique à Ambohidahy. Les cas de tuberculose diagnostiqués demeurent encore faibles, car selon la tendance de notifications des cas présentée hier, on enregistre près de trente-cinq mille cas soit 39%.

  Le faible dépistage réside également chez les tout-petits. « Madagascar a déjà la stratégie nationale 2020- 2024. La revue à mi-parcours permet d’évaluer les résultats par rapport à sa mise en oeuvre. Selon l’estimation de l’Organisation mondiale de la santé, deux cent trente-trois sur cent mille cas sont tuberculeux. Le nombre insuffisant de tests réalisés jusqu’ici est aussi constaté. Quelques recommandations ont été émises dans ce cas. Il s’agit de voir de plus près les cas de tuberculose en milieu carcéral, ou minier. On devrait également porter une attention particulière aux personnes diabétiques et celles qui viennent dans les centres de santé pour se faire soigner », souligne Yasmine Laetitia Lydia, secrétaire général du ministère de la Santé publique.

  En termes de tuberculose pharmaco-résistante, beaucoup de malades dépistés ne sont pas mis en traitement (33 à 76%). Il y a, de ce fait, un risque élevé d’extension de la contamination des formes résistantes. Par ailleurs, les résultats notent une augmentation du nombre de décès depuis 2016. Cela traduit un dépistage tardif de la maladie.

Recommandations

 Atsimo-Andrefana et Analamanga détiennent de nombreux cas notifiés dans les deux régions. Viennent ensuite les régions Boeny, Vakinankaratra, Androy, Atsinanana, Vatovavy et Fitovinany. La question de l’enclavement et de l’insécurité ainsi que l’accès difficile feraient que ces dernières n’enregistrent que peu de cas. Autres constatations : mise à part l’insuffisance de dépistage, le faible accès au centre de soin et le manque d’équipements se fait sentir. À cela s’ajoute le faible engagement communautaire dans la lutte contre la tuberculose. Néanmoins, Madagascar n’est pas une cause perdue, des efforts devraient être mobilisés pour pouvoir combler le gap, notamment en termes de prévention et de dépistage.

  « À la vue de ce résultat, les recommandations sont axées sur quelques points. Si on fait le dépistage actif, on recherche les contacts des malades de tuberculose, pour éviter qu’ils ne contaminent d’autres personnes dans la société. L’autre recommandation est d’essayer de diminuer les distances de trajet que les malades font pour recevoir leur traitement. L’intégration et le renforcement du système devra favoriser cela. On prévoit de travailler avec le ministère de la Santé publique et d’autres partenaires pour que les traitements soient effectifs et efficaces dans les plus brefs délais », indique Laurent Musango, représentant résident de l’OMS à Madagascar.

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