Tourisme - Le marché chinois divise


Alors que les opérateurs touristiques s’inquiètent du déclin du marché chinois, Air Mauritius se veut optimiste. De quel déclin du marché chinois, parle-t-on  En tout cas, du côté d’Air Mauritius (MK), on affiche l’optimisme. «La progression sur la Chine continue, d’autant plus que nous desservons cinq destinations», indique le Chief Executive Officer (CEO) Megh Pillay. Une attitude qui tranche avec l’inquiétude des opérateurs touristiques, dont l’Association des hôteliers et des restaurateurs de l’île Maurice (ARHIM). En effet, selon les chiffres compilés par Statistics Mauritius, de janvier à août 2016, 55 119 Chinois ont foulé le sol mauricien, contre 62 184 à la période correspondante, l’année dernière. Pis, ils étaient 10 411 touristes chinois en août 2015, contre seulement 7 620 le mois dernier. Pour Megh Pillay, il ne s’agit pas tant d’un déclin que de l’impact du ralentissement de l’économie chinoise sur l’«outbound tourism». D’expliquer que MK a huit fréquences par semaine sur la Chine. «Si on fait la compa­raison pour la période janvier-août 2015, on avait vendu 79 972 billets aller-retour. Ce qui fait que 39 986 touristes chinois ont voyagé. Pour la période correspondante en 2016, 86 780 coupons ont été vendus, soit 43 390 Chinois ont voyagé sur le vol aller-retour.» Ce qui démontre clairement une progression. Ainsi, poursuit-il, MK aura transporté 80% du nombre de Chinois venus à Maurice pour la période janvier-août 2016. «L’année dernière, nous avions transporté 64% du trafic.» À Air Mauritius, on dit avoir constaté que le touriste chinois «vient directement à Maurice à travers Emirates ou Air Seychelles». Un constat renforcé par celui de la Mauritius Tourism Promotion Authority. En effet, selon Megh Pillay, lors d’un récent road show en Chine, l’office du tourisme a remarqué que le touriste chinois préfère les vols directs. Mais MK ne se plaint pas trop de cette «concurrence». D’autant plus qu’«on commence à ressentir les limita­tions de capacité». Inquiétudes Par contre, pour les opérateurs touristiques, dont l’AHRIM, le marché chinois est bel et bien en déclin. Une situation évoquée par l’association dans son dernier rapport annuel, rendu public le 22 juin, à l’issue de sa 43e assemblée générale annuelle, à l’hôtel Long Beach, à Belle-Mare. Pour les opérateurs, c’est surtout le retrait de China Southern Airlines, qui opérait deux vols hebdomadaires et qui comptait 9 000 sièges d’avion en 2015, qui serait à l’origine de cette situation. «Cette compagnie aérienne a énormément contribué à la croissance du marché chinois», analyse Charles Ng, d’Atom Travel. «Si les deux vols transportaient 500 touristes par semaine, cela revient à 2 000 sur un mois. Sur une année, c’est 24 000 touristes. Avec l’arrêt de la compagnie aérienne, on note une différence.» De son côté, Fabien Lefébure, président de l’Association of Inbound Operators Mauritius, montre du doigt «la diminution de dessertes aériennes du marché chinois». Pourtant, dit-il, ce marché a un potentiel énorme. Au CEO de Solis Indian Ocean d’expliquer que les Chinois sont des touristes dépensiers, friands de marques internationales. Charles Ng se veut néanmoins confiant. Selon lui, la décroissance du marché chinois est provisoire. «Le nombre d’arrivées augmentera grâce à la venue d’Air Asia en octobre et la seconde desserte d’Air Mauritius sur Guangzhou.» Hong Kong Airlines veut desservir Maurice Du nouveau dans le ciel mauricien. Hong Kong Airlines a exprimé son intérêt pour opérer des vols entre Hong Kong et Maurice. C’est ce qu’indique Megh Pillay. Les discussions ont commencé depuis trois mois, dit-il. Celles-ci pourraient être concluantes, fait-il comprendre, étant donné que «nos deux vols (NdlR, ceux d’Air Mauritius) sur Hong Kong sont quasiment remplis». En effet, selon les chiffres disponibles, chaque semaine, environ 600 passagers voyagent à bord des avions de MK à destination de Hong Kong. Les représentants de Hong Kong Airlines ont égale­ment eu des discussions avec MK pour offrir leurs services au sol, dont le service d’accueil. Quid de la concurrence  Pour Megh Pillay, la question ne se pose pas. «Hong Kong Airlines a les droits de trafic. Elle peut se prévaloir de ces droits», affirme-t-il. D’autant plus que, selon lui, la demande de MK pour un troisième créneau sur Hong Kong n’a pas abouti. «Il y a une demande sur le marché. Elle vient ainsi satisfaire ce marché.» Selon les chiffres compilés par Statistics Mauritius, 152 touristes Hongkongais ont visité Maurice en août, contre 145 à la même période en 2015. De janvier à août 2016, ils étaient au nombre de 933 contre 851 à la période correspondante l’année dernière. Ce qui indique une progression de 9,6% du marché. © lexpress.mu
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