Relent de relance


Comment réanimer une économie en détresse respiratoire, sinon mourante? Voilà désormais le vrai challenge qui attend le régime présidé par Andry Rajoelina. Peut-être que l’éventualité d’un second mandat à la tête du pays pour lui se joue et se décide dès maintenant. Il est déjà temps de préparer la « rentrée des clashs ». Les futures et délicates négociations avec le Fonds monétaire international, FMI, doivent figurer en bonne place de l’emploi du temps des dirigeants. Privés de vacances par les mesures restrictives de la crise sanitaire. Ces pourparlers à venir seront le point de départ des financements à débloquer auprès des autres bailleurs de fonds. Car, le feu vert du FMI, bien plus important que le montant de ses chèques, jamais en blanc, libellés en dollars, sous forme de programme contractuel, équivaudra à une sorte de garantie sur la fiabilité et sur la crédibilité des prétentions gouvernementales. Il s’agit aussi d’un signal fort envoyé aux investisseurs potentiels désireux de venir ou déjà installés. Pour le moment, tout baigne dans le flou total. La prévision d’un taux de croissance de 4,5% pour l’exercice 2020-2021, jetée en pâture par le communiqué du conseil des ministres la semaine passée, a été trop vague. Aucun détail n’a été donné afin de mieux cerner ses contours, par tous les aspects essentiels des agrégats macro-économiques. Ce qui a ouvert un grand boulevard à toutes les supputations. Parfois malfaisantes. Souvent ironiques. Était-ce un prélude à la préparation du projet de loi de finances initial de 2021? Ou un simple ballon-sonde afin de récolter et recueillir « les réactions à chaud » des opérateurs économiques. Préoccupés qu’ils sont par le chômage technique des employés, par les charges supplétives générées par les gestes barrières à respecter, et par la faillite des entreprises. Ils n’ont pas eu le temps de « noter » et de s’attarder sur cette révélation tombée de nulle part. D’autant que les deux derniers décaissements du FMI ont été acquis au titre de la Facilité de crédit rapide, FCR, pour renfoncer la stratégie de riposte anti-Covid 19. Ils ont été destinés à rétablir, un tant soit peu, le fragile et précaire équilibre de la balance de paiements. À constater la dévaluation continuelle de l’ariary au baromètre financier du Marché Interbancaire de Devises, MID, ces sérums injectés au bon moment n’ont pas encore produit l’effet escompté. Sans la reprise effective des activités économiques, toutes professions confondues, il est inutile d’espérer un remède-miracle pour soigner les maux de l’ariary. Ces parités monétaires affichées traduisent le déficit chronique des échanges commerciaux du pays avec ses clients et fournisseurs. En valeur et en volume, ils se penchent en faveur des importations. Même en temps normal. Le coronavirus, si petit et invisible soit-il, a pesé de tout son poids sur la balance. Qu’elle soit commerciale ou de paiements.
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