Des journalistes ont mené une enquête sur le trafic de bois de rose à Madagascar. Se faisant passer pour des trafiquants, ils ont étayé les rouages de ce délit. Mis à nu. « Tout ce dont vous avez besoin sont des amis en politique ». Telle est l’affirmation d’un trafiquant de bois de rose aux investigateurs du centre d’étude sur la corruption et des crimes organisée (OCCORP). Des journalistes de cette plateforme d’investigation internationale ont mené une enquête sur la « filière » bois de rose à Madagascar de la coupe à l’exportation. En se faisant passer pour des acheteurs chinois, ils ont eu accès à des documents confidentiels. « L’enquête a permis de savoir comment fonctionne le trafic de bois de rose, comment les trafiquants échappent aux contrôles et comment ils sont protégés par des hommes puissants », indique le rapport. Parmi eux figurent de hautes personnalités de l’État. Des candidats à la présidentielle sont également répertoriés. Les journalistes qui ont mené l’enquête rappellent que le commerce de bois de rose a été florissant depuis 2007. Le trafic atteint son développement optimum entre 2009 et 2010 pendant laquelle mille cinq cents conteneurs ont été exportés. « Quelques trafiquants sont devenus extrêmement riches. En faiseurs de roi, certains ont financé le coup d’État de 2009. Certains siègent actuellement à l’Assemblée nationale », évoque le rapport. Un fait confirmé par le projet de résolution du Parlement européen sur Madagascar (2017/2963(RSP) qui indique que « les ONG et le gouvernement des États-Unis ont accusé l'administration de la Transition d'avoir vendu du bois de rose illégalement en Chine (…) un grand stock de rondins de bois de rose inexpliqué a été découvert au palais présidentiel à la fin de cette période » Gros poissons La commercialisation des bois de rose est interdite depuis 2010. Par ailleurs, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (Cites) a reconduit, en décembre, l’embargo. Toutefois, le rapport de l’OCCORP indique que le trafic continue. « Les clients paient à l’avance 40% du montant. Cela garantit une exploitation sans interruption et l’acheminement des bois de rose dans les ports. Le contenu du navire est étiqueté comme étant de la vanille pour camoufler les marchandises», poursuit le rapport. Malgré les scandales liés à la découverte de cargaisons entières à l’étranger, les trafiquants continuent à jouir des fruits de ce trafic juteux. Le plus souvent, ce sont toujours les transporteurs, les manutentionnaires qui sont épinglés mais les commanditaires, bien que connus ne sont pas inquiétés. Des dispositifs sont actuellement mis en place. Les membres de la Chaine spéciale contre le trafic de bois de rose et de bois d’ébène ont prêté serment en juillet. Ils se penchent actuellement sur 79 dossiers et promettent la « chasse aux gros poissons ».
Des journalistes ont mené une enquête sur le trafic de bois de rose à Madagascar. Se faisant passer pour des trafiquants, ils ont étayé les rouages de ce délit. Mis à nu. « Tout ce dont vous avez besoin sont des amis en politique ». Telle est l’affirmation d’un trafiquant de bois de rose aux investigateurs du centre d’étude sur la corruption et des crimes organisée (OCCORP). Des journalistes de cette plateforme d’investigation internationale ont mené une enquête sur la « filière » bois de rose à Madagascar de la coupe à l’exportation. En se faisant passer pour des acheteurs chinois, ils ont eu accès à des documents confidentiels. « L’enquête a permis de savoir comment fonctionne le trafic de bois de rose, comment les trafiquants échappent aux contrôles et comment ils sont protégés par des hommes puissants », indique le rapport. Parmi eux figurent de hautes personnalités de l’État. Des candidats à la présidentielle sont également répertoriés. Les journalistes qui ont mené l’enquête rappellent que le commerce de bois de rose a été florissant depuis 2007. Le trafic atteint son développement optimum entre 2009 et 2010 pendant laquelle mille cinq cents conteneurs ont été exportés. « Quelques trafiquants sont devenus extrêmement riches. En faiseurs de roi, certains ont financé le coup d’État de 2009. Certains siègent actuellement à l’Assemblée nationale », évoque le rapport. Un fait confirmé par le projet de résolution du Parlement européen sur Madagascar (2017/2963(RSP) qui indique que « les ONG et le gouvernement des États-Unis ont accusé l'administration de la Transition d'avoir vendu du bois de rose illégalement en Chine (…) un grand stock de rondins de bois de rose inexpliqué a été découvert au palais présidentiel à la fin de cette période » Gros poissons La commercialisation des bois de rose est interdite depuis 2010. Par ailleurs, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (Cites) a reconduit, en décembre, l’embargo. Toutefois, le rapport de l’OCCORP indique que le trafic continue. « Les clients paient à l’avance 40% du montant. Cela garantit une exploitation sans interruption et l’acheminement des bois de rose dans les ports. Le contenu du navire est étiqueté comme étant de la vanille pour camoufler les marchandises», poursuit le rapport. Malgré les scandales liés à la découverte de cargaisons entières à l’étranger, les trafiquants continuent à jouir des fruits de ce trafic juteux. Le plus souvent, ce sont toujours les transporteurs, les manutentionnaires qui sont épinglés mais les commanditaires, bien que connus ne sont pas inquiétés. Des dispositifs sont actuellement mis en place. Les membres de la Chaine spéciale contre le trafic de bois de rose et de bois d’ébène ont prêté serment en juillet. Ils se penchent actuellement sur 79 dossiers et promettent la « chasse aux gros poissons ».