Investissement à impact - Le rapport Miarakap révèle les nouveaux secteurs porteurs


À quelque chose malheur est bon. Le confinement a totalement modifié le modèle économique. Certains secteurs ont périclité, d’autres ont emergé. La crise sanitaire de 2020 a changé définitivement la perception des nouveaux entrants à l’entrepreneuriat. Avant la crise, les entrepreneurs malgaches avaient une large palette de choix d’activités pour débuter, et dans une moindre mesure, s’inspirer des aînés qui ont réussi à durer. Mais la crise économique, découlant de la pandémie de 2020, a semblé avoir mis à terre toute forme de courage et de clairvoyance, tant les repères économiques pré-Covid ont disparu et les nombres d’entreprises, nouvellement créées ou expérimentées, ont mis la clé sous la porte. Mais dans ce marasme apparent, certains ont tiré leur épingle du jeu et se sont adaptés aux besoins de leurs clients: commerce électronique local, logistique de livraison, création de services en ligne, adaptation des activités existantes aux contraintes de Covid-19, … Des activités ont émergé des contraintes du confinement et de la fermeture prolongée des frontières. Mieux, ces entreprises ont su attirer les investisseurs afin d’inscrire leurs activités dans la durée. Dans cet esprit de durée de vie des entreprises et l’approfondissement de leur marché, Miarakap, fonds d’investissement à impact créé en 2018, scrute les profils des entreprises présentes dans des secteurs d’activités différents afin de leur donner les moyens de traverser les premières années d’existence, cruciales pour les PME sans grands capitaux de départ, et de leur permettre un marché clair et réaliste par rapport à leur capacité et expérience. Leur gouvernance, leur engagement social et environnemental sont étudiés en amont par Miarakap afin de les arrimer à la réalité du marché. «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation assez paradoxale puisque certaines catégories d’entreprises ont arrêté leur activité et sont en dépôt de bilan, mais une autre partie de l’économie a tiré son épingle du jeu, notamment la branche sanitaire et les entreprises dans la technologie. Il faudrait maintenant garder en tête une optique de relance de l’économie qui devrait impérativement passer par la relance de la consommation et par des campagnes sur le « vita malagasy » avec un phénomène d’aspiration économique pour relancer la machine. Un appui financier d’institutions telles que Miarakap est également essentiel pour contribuer à cette relance», a déclaré Fredy Rajaonera, Président du conseil d’administration de Miarakap. Faire face aux contraintes Une manière pour cet entrepreneur convaincu et expérimenté de rappeler ses pairs sur les possibilités de développer des activités, nouvelles ou adaptées, dans un marché difficile post-Covid. Car le rapport d’activités de Miarakap, publié en juillet 2021, explique la situation avec les résultats et les chiffres des entreprises à impacts que le fonds a accompagnés. En effet, le portefeuille actuel de ce fonds d’investissement regroupe douze entreprises dynamiques qui ont su traverser la crise et se maintenir focalisé sur leurs activités. Sur ces douze entreprises, huit ont bénéficié d’investissements en capital provenant de Miarakap et ses partenaires: Chicky, enseigne de restauration rapide spécialisée dans le poulet avec un montant investi à 598 millions d’ariary; APEM PAIQ, institution de microfinance avec 900 millions d’ariary; Vatel Madagascar, école de management de l’hôtellerie et du tourisme avec 600 millions d’ariary ; HaiRun Technology, entreprise de services numérique avec 845 millions d’ariary; Smart Predict, intelligence artificielle avec 155 millions d’ariary; Super- marché.mg, livraison de courses à domicile avec 750 millions d’ariary. Cette liste d’entreprises appuyées en investissements en capital par Miarakap donne les profils des activités qui pourraient faire face aux contraintes actuelles. Microfinance, formation spécialisée dans le tourisme et l’hôtellerie, restauration rapide, services numériques, service de livraison à domicile, et intelligence artificielle, … Ces secteurs pourront éclairer à moyen ou long terme l’avenir de l’entrepreneuriat à Madagascar. Il faut également souligner la présence de deux entreprises dans le giron d’accompagnement de Miarakap en financement d’amorçage: Sayna - EdTech de Matina Razafmahefa, appuyée à 100.000 euros et qui marque son empreinte en Afrique, et JiroVe dans l’électrification rurale, créée par Rik Stamuhis, financée à 150.000 euros. Ces deux financements se sont faits à travers le programme IPAT qui identifie les projets à forts impacts locaux ou régionaux. Pour la période d’après juillet 2021, Emmanuel Contsoyannis, CEO de Miarakap (photo, centre) précise les trois points qui tracent une nouvelle feuille de route visant à accompagner à moyen terme une dizaine de sociétés: «continuer à accompagner les entreprises du portefeuille pour maximiser leur création de valeur et d’impact, préparer les premières sorties des investissements, et préparer une nouvelle levée de fonds à l’horizon 2022». Pour conclure sa déclaration, Emmanuel Cotsoyannis partage son optimisme sur l’avenir de l’entrepreunariat: «Pour atteindre ces objectifs, nous pouvons compter sur une communauté d’investisseurs, d’entrepreneurs et de collaborateurs rassemblés par notre mission à peine reformulée: financer et accompagner encore plus d’entrepreneurs ambitieux et responsables pour contribuer au développement économique et social de Madagascar».
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