Finances publique - Une gestion catastrophique mise à nue


Tout un réseau de malfaiteur découvert par les contrôleurs. Des anciens hauts emplois de l’État sont dans le collimateur.  Astronomique. Soit 8 839 944 412 d’ariary. C’est le montant des préjudices financiers constatés auprès d’une vingtaine de ministère selon la Direction Générale du Contrôle Financier (DGCF). L’annonce a été effectuée, hier à Faravohitra, dans les locaux de la DGCF lors de la présentation de la synthèse de résultats des missions de contrôle a posteriori réalisé durant le premier semestre de cette année. « Sur 2 910 438 447 839 ariary de dépense, nous n’avons pu contrôler que 436 565 767 175 ariary. Sur ces montants passés sous contrôle, nous avons constaté de nombreuses irrégularités. Cela va de fausses certifications de service, de livraisons fictives de biens et fournitures en passant par les prestations fictives, de détournements de biens jusqu’à la présentation de faux procès-verbaux de réception ou encore des fautes de gestions relative à l’exercice budgétaire 2017», déplore Gilles Rabearinosy, directeur général du contrôle financier. Selon les rapports émis par les contrôleurs, une soixantaine de dossier concernant les détournements de denier publics, soixante-dix autres dossiers traitent de faux et usage de faux en écriture publique. Parmis les trois cents personnes mis en cause dans ces détournements, le contrôle financier fait mention de plus d’une centaine de fournisseurs, une vingtaine de personne responsable des marchés publics, des dépositaires comptables, régisseurs et même des membres de cabinet et hauts employés de l’État. Un ensemble de réseau de malfaiteur démasqué par la DGCF et dont la traduction devant une juridiction répressive, le Bureau Indépendant Anti-Corruption ainsi que devant le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (CDBF) est en cours. Emprisonnement « Nous ne nous occupons que du contrôle, les sanctions sont attribuées par ces autres institutions répressives. C’est eux qui décideront des mesures à prendre pour ces malfaiteurs. Il peut s’agir d’une simple amende financière des cas de mauvaise gestion mais peut aller jusqu’à une peine d’emprisonnement si le cas de vol ou de détournement est avéré », explique Gilles Rabearinosy. Cependant, ces chiffres ne représentent que la partie émergée de l’iceberg dans la mesure où les contrôles ne représentent qu’une réalisation globale de 15% sur tout l’ensemble des dépenses publiques de l’année d’exercice en question. Pour le deuxième semestre de cette année, la DGCF envisage des mesures de recyclage des agents du contrôle financier sur le contrôle a posteriori aux fins d’améliorer l’efficacité de ces surveillances de gestion des gestions de l’argent publics. « Du fait du manque de moyen à notre portée, nous n’avons pu effectuer que ces 15% de réalisation sur la totalité des dépenses. Cependant, ces résultats mettent déjà en exergue des irrégularités à outrance. Notre objectif est surtout d’alléger les contrôles a priori pour renforcer les contrôles a posteriori dans la mesure où c’est à ce stade que les malfaiteurs sévissent le plus », conclut le directeur général du contrôle financier.  
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