Violence sexuelle - Les cas de viols d’enfant font rage


Quarante-trois enfants ont été victimes de violences sexuelles depuis 2020. Ils ont été pris en charge auprès du centre Vonjy. Un parent d’un enfant victime témoigne. Une fillette de 6 ans a subi un viol de la part d’un responsable d’école confessionnelle à Tolagnaro. Le viol s’est passé en mars 2020. « Ma petite fille avait été victime d’un viol à l’âge de 5 ans en mars 2020. Au début nous n’avons pas découvert les faits lorsqu’elle rentrait de l’école. Elle est encore en crèche. Quelque chose n’allait pas bien puisqu’elle s’est plainte d’une douleur en bas », témoigne sa grand-mère. Aucune information n’a été tirée par sa grand-mère sur la situation et l’auteur de l’acte de viol. « Elle avait mal mais on n’avait pas su qui était responsable d’un tel acte de barbarie », déplore--t-elle. Après un examen médical, le viol a été confirmé suivant l’état de la petite fille. « On m’avait annoncé que ma petite fille a été violée. C’était un choc. Après qu’on a consulté le centre Vonjy, il a été établi que le responsable était un religieux qui prenait en charge l’enfant, puisque le parent de la fillette avait des problèmes de santé. Alerté par cette situation, le centre Vonjy s’est chargé de l’enfant.» En hausse Une plainte a été déposée et les procédures judiciaires s’ensuivent. « Nous avons effectué l’interrogatoire du prévenu dès que nous avons reçu la plainte de la grand-mère de la victime », explique l’Inspecteur de Police Niandrirazana Béatrice Sarah, du centre Vonjy. L’accusé a obtenu la liberté provisoire après le procès engagé contre lui. La culture ou la peur de dénoncer font que les auteurs courent toujours. « Dans la plupart des cas, les auteurs de ces crimes restent impunis. Il y a également l’ignorance de l’existence de centre de prise en charge des enfants victimes de violences. Mais ce qui est fréquent c’est le règlement à l’amiable qui fait obstacle à la recherche de la vérité sur chaque affaire impliquant des mineurs », enchaîne le médecin chef. Au centre Vonjy de Fort Dauphin, financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et mis en œuvre par l’Unicef, près de quarante-trois enfants ont été pris en charge depuis son ouverture. « Dans la majorité des cas, les enfants recueillis au centre sont âgés de 3 à 17 ans. Les victimes sont des filles et des garçons issus de différents milieux et viennent des communes périphériques du district de Taolagnaro et du district d’Amboasary », explique le Docteur Tantely Nirimiarana, médecin Chef au niveau du centre Vonjy. Des opérations de suivi sont effectuées auprès des enfants violés. Deux fillettes tombées enceintes des suites d’un viol ont accouché. « Nous effectuons toujours le suivi des enfants. Des assistantes sociales se rendent à leur domicile pour soutenir psychologiquement les enfants victimes de ces violences. À cause du traumatisme qu’ils ont subi, une aide psychologique leur est apportée », conclut le médecin.
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