Secteur BTP - Inquiétude des opérateurs face aux projets infrastructurels


Bâtir malgré la crise. C’est en ce sens que les hauts responsables de l’État ont invité, avant-hier à Iavoloha, les principaux opérateurs dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. L’idée étant d’exposer tous les projets infrastructurels de l’État dans le cadre du plan Marshall. Des plus importants jusqu’aux plus petits projets de construction d’infrastructure, les acteurs du BTP ont eu l’occasion de voir, en avant première, les possibilités de marchés auxquels ils pourront prétendre. « Quatre cent milliards d’ariary seront alloués à des projets d’infrastructure et de transport dans la prochaine loi de finance rectificative. Un budget qui a été obtenu grâce à des coupes budgétaires sur les dépenses superflues de l’administration. École, hôpital, route, stade, gymnase, tramways, port et autant d’infrastructure seront mis en place à sur tout le territoire national. Des projets qui permettront de créer directement des emplois à travers tout le pays » annonce Andry Rajoelina, président de la République. Une façon pour le chef de l’État d’annoncer la large possibilité pour les opérateurs du BTP d’accéder à ces nombreux marchés publics en devenir. Risque et difficulté Sur les mille milliards d’ariary annoncé pour la réalisation du plan Marshall, un peu moins de la moitié du budget sera donc en bénéfice du secteur BTP. Des marchés potentiels dont les opérateurs du bâtiment et des travaux publics se réjouissent malgré une certaine inquiétude sur l’attribution, la réalisation et le financement. « Ce plan Marshall est notre unique munition face à cette crise sans précédent. Il nous faut alors agir de manière à ne pas tirer à côté. Il serait préférable de mettre en place une Task Force composée des membres du gouvernement mais aussi et surtout des opérateurs de façon à avoir une planification et une réalisation optimum des objectifs » explique Hary Andriantefihasina, président du syndicat des entrepreneurs en BTP de Madagascar. Une façon pour ce responsable de suggérer à l’État d’être plus à l’écoute de ces entrepreneurs dans la réalisation des projets d’envergure. Ces opérateurs et entrepreneurs n’ont pas manqué de mettre en exergue les difficultés qu’ils rencontrent dès lors qu’ils s’aventurent à tenter d’assurer la réalisation d’un projet infrastructurel dans le marché public. Les avis de l’assis tance convergent. « Une fois que nous expliquons à nos partenaires financiers qu’il s’agit d’un marché public, la plupart des établissements bancaires se rétractent. Principalement à cause des délais de paiement aléatoire de la part de l’administration. D’un autre côté, il est difficile de mettre en pratique la notion de préférence nationale lors de l’octroi de ces projets dans la mesure où la plupart des bailleurs sont des institutions étrangères qui ont déjà leurs idées sur telles ou telles entreprises ayant les critères nécessairse pour assurer le projet » déplorent certains des opérateurs présents au palais présidentiel.
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