Pandémie - La contamination au covid-19 s’aggrave à Tana


Avec la multiplication du nombre de contaminés dans la Ville des Mille depuis le début de ce mois, le verdict de l’entité responsable de la lutte contre le covid-19 est sans appel. Antananarivo en danger. La révélation du nombre record de quatre-vingt-trois contaminés dans la capitale, révélés en une journée, est à l’origine d’un revirement de situation. Tandis que Toamasina a toujours enregistré le nombre le plus élevés de contaminés, dorénavant il s’agit de la capitale. Avant-hier, vingt-sept cas positifs sont localisés à Antananarivo, la veille c’est-à-dire dimanche, soixante et onze nouveaux malades ont été enregistrés dans la capitale. C’est par une intervention télévisée hier, marquée par les émotions que le général Elack Olivier est arrivé à la confirmation du « foyer du coronavirus qu’est la capitale ». L’officier, coordinateur du Centre de commandement opérationnel de la lutte contre le covid-19, a déploré la situation, en une demi-heure d’avertissements destinés à la population. D’un ton plein de rigueur sans précédent, le général Elack brandit « le recours aux arrestations dans les quartiers où rassemblements et agglutinations se tiennent encore ». Hier, il a parlé « d’une convocation pour réunion urgente des six chefs de district et des chefs des cent quatre-vingt-douze fokontany de la capitale ». Ces décideurs au niveau des autorités déconcentrées du ministère de l’Intérieur vont participer au signalement et à la prise de mesures au niveau local vis-à-vis des récalcitrants et de ceux qui négligent les gestes barrières. Le général Elack Olivier se dit préoccupé face à « l’abandon du respect de la distanciation sociale », et appelle à une « prise de conscience pour que la négligence des uns ne soit pas à l’origine de la contamination des autres ». Reconfinement ? La situation actuelle à Antananarivo est marquée par la libéralisation de la circulation des personnes, qui favorise les contacts. Les contraintes horaires liées au temps de travail sont levées avec une possibilité de travailler jusqu’à 17 heures pour les personnes en profession libérale, et la disponibilité des transports en commun jusqu’à 19 heures. « Le Centre de commandement opérationnel de la lutte contre le covid-19 ne peut pas demander au président de la République de faire marche arrière concernant les dernières mesures qu’il a annoncées », admet le général Elack Olivier. Ce dernier justifie la qualification de la capitale comme nouveau foyer du coronavirus par « la baisse du nombre de contaminés détectés à Toamasina où la rigueur a conduit à la prise de mesures difficiles, comme l’arrêté préfectoral qui a suspendu le transport des dépouilles en dehors de la région ». Pendant deux mois la ville de Toamasina a été l’épicentre de la pandémie avec une explosion du nombre de malades. À Antananarivo, « une insuffisance de collaboration » a été soulevée par le général Elack Olivier, entre les autorités locales et l’entité en charge de la lutte contre le covid-19. La sanction va être privilégiée dans la capitale où la population se déconfine afin de gagner sa vie et pour lui, les autorités étatiques ont déjà fait « l’effort de distribuer gratuitement des cache-bouches pour tous ».
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