Le film de la soirée


Il est 19h30 à Alexandrie, quand les Barea descendent dans le hall de l’hôtel Hilton. Dirigeants fédéraux et ministériels, supporters et journalistes les attendent déjà, pour les encourager. C’est parti pour l’Alexandria Stadium ! « Tsofy rano tsara reee, ny Barea ehhh », entonnent Dax, Leda, Anicet et les autres au moment d’entrer dans le bus. L’ambiance évangélique se poursuit à l’arrière durant le trajet de quarante kilomètres. Les autres, à l’instar de Paulin, préfèrent écouter leur musique sur leurs smartphones. À chacun sa manière de se concentrer. À chacun sa manière de se préparer pour ce moment historique. Le car, escorté par un dispositif militaire impressionnant, met environ trois quarts d’heure, pour rallier le stade. On rentre dans le vif du sujet. Un-à-un, les joueurs descendent et rejoignent rapidement les vestiaires. Dans le « media tribune », les journalistes guinéens se sont installés à l’avance. Ils lancent les hostilités à l’arrivée de la presse malgache : « On va gagner par 3-0 ». Apparemment, ils sont très confiants. « On verra à la fin du match », reçoivent-ils comme réponse. Au même moment, les joueurs foulent la pelouse pour l’échauffement, une demi-heure avant le coup d’envoi à 22h. Les Guinéens croyaient que c’était gagné d’avance. Au lieu de cela, ils sont tombés sur un os. Après 90 minutes, le score est de 2-2. La déception se lit sur les visages des très nombreux supporters, dont les cris et chants ont éclipsé les voix de la trentaine de Malgaches durant le match. Idem pour les journalistes guinéens, qui tirent à boulets rouges sur le sélectionneur Paul Put, durant la conférence de presse. Du côté de la zone mixte, Carolus et Anicet, tous deux buteurs, accordent quelques minutes aux journalistes malgaches et étrangers. « On doit régler certains détails », résume le premier. « On regrette de faire match nul alors qu’on menait au score», souligne le second. Vers 1h30 du matin, joueurs et staff sont tous réunis dans le bus. Le convoi malgache quitte l’enceinte pour rentrer au complexe hôtelier de l’Hilton. Encore quarante-cinq minutes sur le périphérique et les Barea retrouvent leur camp de base.  
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