FIM - Le secteur privé reprend espoir


Le secteur privé veut croire à la relance économique du pays. Cet optimisme a été évoqué durant le lancement officiel de la Foire internationale de Madagascar hier. Sans surprise que le mot-clé pour cette quatorzième édition de la Foire internationale de Madagascar (FIM) a été «émergence». La FIM édition 2019 est le premier évènement économique d’envergure patronné par le Président de la République. Retenu par ses obligations, Andry Rajoelina a été représenté par le ministre des Postes, des Télécommuni­cations et du Développement Numérique Christian Ramarolahy lors du lancement de l’évènement hier à Tanjombato. Ce dernier a indiqué que l’émergence du pays devra passer indéniablement par un secteur privé fort où l’État jouerait un rôle de créateur d’opportunités et de facilitateur. Taclant au passage les avantages dont jouissent certains acteurs de la vie économique avec la «complicité de l’État» selon ses mots, le ministre a appelé l’assistance à embrasser le changement. «Le monde bouge mais Madagascar ne bouge pas avec. Il revient à nous de choisir la trajectoire que l’on veut pour ne pas continuer de subir les conséquences du passé», a lancé Christian Ramarolahy. Rappelant les évènements qui s’étaient déroulés dans le pays il y a un an jour pour jour avec les échauffourées à Analakely, le ministre de poursuivre que Madagascar revient de loin. Pour lui, la confiance est retrouvée, un optimisme confirmé par l’organisateur de la foire Michel Domenichini qui affirme que le secteur privé veut croire au redéploiement industriel annoncé. Fibre entrepreneuriale L’optimisme se traduit entre autres par la fraicheur dégagée par l’effervescence des jeunes pousses qui, malgré un climat entrepreneurial encore jugé défavorable forcent le béton de l’immobilisme pour sortir de terre et se donner les chances de fleurir. Si les Malgaches sont souvent qualifiés de risquophobes, une jeune garde d’entrepreneurs commence à faire bouger les lignes. Les jeunes derrières la startup Boissa, présente à la FIM 2019, en est une parfaite illustration. Après avoir accéder à la finale du concours Anzisha Prize destiné aux jeunes entrepreneurs africains en 2018, Boissa, producteur de smoothie, entend passer cette année le cap de la grande distribution. La poussée des PME/PMI dans le paysage entrepreneurial malgache se ressent jusque dans le secteur bancaire. Handicapées par un marché de grandes entreprises, restreint, les principales banques primaires n’ont de choix que de se tourner vers les plus petites structures pour poursuivre leur croissance. D’après le représentant d’une banque, cela nécessite une approche nouvelle à laquelle ces institutions financières doivent s’adapter. Si les signaux sont positifs sur le front de l’entrepreneuriat d’une manière générale, le secteur privé s’attend toujours à plus d’incitations et plus de protection. Pour les entrepreneurs, le décret d’application de la loi sur le développement industriel de Madagascar devrait mettre le pays dans de bonnes dispositions pour l’émergence industrielle.  
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