Evacuation de Razaimamonjy - Les pénitenciers réclament une égalité de traitement


« Nous ne sommes que de simples exécutants ». Tel est l’argument des vingt-quatre agents pénitentiaires mis en cause dans l’évacuation sanitaire de Claudine Razaimamonjy en avril 2017. Auditionnés au niveau du Pôle anticorruption (PAC), ils rejettent en bloc les accusations. « C’est le Bureau indépendant anticorruption et le ministre de la Santé publique de l’époque qui ont demandé à la Justice l’autorisation d’évacuation sanitaire de cette opérateur économique. Nous n’avions fait que suivre les ordres », se défend Bertrand Martin Ratsimavandy, représentant du corps des agents pénitentiaires lors d’une conférence de presse hier. Arrêtée le 3 avril au Palais des sports, Claudine Razaimamonjy a été placée en garde vue à Ambohibao pendant quatre jours. Une situation qui a valu une conférence de presse à 22 heures du ministre de la Justice de l’époque. Lors de son audition à la Chaîne pénale anticorruption, elle a été admise au Centre hospitalier Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU HJRA) pour quelques jours avant d’être évacuée à l’île Maurice. De source informée, Claudine Razaimamonjy aurait dû être admise dans un autre centre hospitalier dans lequel un ordre d’évacuation immédiate aurait déjà été signé. Les ambulanciers auraient par ailleurs reçu l’ordre de l’amener dans cet hôpital. Toutefois, le Bianco a demandé qu’elle soit admise au CHU HJRA. Ainsi, toutes les machinations derrière l’évacuation ont éclaté au grand jour. L’évacuation sanitaire de Claudine Razaimamonjy a défrayé les chroniques. Plusieurs hautes personnalités dont des ministres et des sénateurs ont été cités dans cette affaire. À cause de leur statut, ils bénéficient d’une immunité de privilège et doivent être jugés par la Haute cour de Justice (HCJ). Les vingt-quatre agents pénitentiaires sont accusés d’abus de pouvoir. « Ils ont tout à fait le droit de refuser ces ordres s’ils jugent que c’est illégal. Par ailleurs, le Bianco a demandé l’admission de cette dame au CHU HJRA et non son évacuation sanitaire à Maurice », précise le Bianco.  
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