Raoul Rabekoto - « Il faut sauver les sociétés d'État »


Le salut viendrait des sociétés d'État dans cette crise. C'est le credo de Raoul Rabekoto, Dg de la Cnaps. Les sociétés d'État pourraient-elles encore être utiles en cette ère de libéralisation et de mondialisation  La réponse est oui selon  Raoul Rabekoto, Dg de la Cnaps. Une thèse qu'il a développée, samedi, lors des retrouvailles des anciens employés de la Sinpa, dont il fait partie, au Complexe culturo-sportif de la Cnaps à Vontovorona. Il tire son raisonnement actuel là où l'État a des difficultés à trouver des solutions aux divers problèmes sociaux dans des secteurs dont il n'a plus la maîtrise à l'instar du riz et des carburants. « Tout secteur stratégique devrait revenir à l'État. C'est le seul moyen de pouvoir juguler la pauvreté », soutient le Dg de la Cnaps devenu un modèle de gestion et de réussite. D'ailleurs, il tient son secret à une chose, en l'occurrence la fierté nationale. La flambée du prix du riz a rappelé au souvenir de la Sinpa à Raoul Rabekoto. « La Sinpa était une société d'État qui s'occupait de la filière riz de 1973 à 2001. Le secteur était plus ou moins maîtrisé », a-t-il rappelé pour souligner que l'État devrait gérer un domaine aussi crucial pour les Malgaches. « On doit tirer les erreurs du passé », conseille le Dg de la Cnaps. Il est difficile pour l'État de contrôler les prix alors que toute la filière est sous la coupe d'opérateurs privés. Quand les prix montent alors que le cours mondial baisse, la loi de l'offre et de la demande tourne à l'envers et les principales victimes sont les petites bourses. « Ce qui ne se serait pas passé si la Sinpa avait encore existé », regrette-t-il. Il en va de même des carburants dont le cours du baril continue de baisser alors que les prix à la pompe montent régulièrement chaque mois. Bonne gestion Tout le monde regrette aujourd'hui la défunte Solima où on achetait le sans plomb à 50 ariary le litre. La fameuse vérité des prix n'est pas adaptée à un pays dont le revenu est de deux dollars par jour alors qu'il n'existe aucun système de Sécurité sociale. Dans une économie en crise et dans un état de pauvreté chronique, la libéralisation n'est pas forcément une bonne chose. « Si les sociétés d'État sont bien gérées, il n'y a aucune raison pour qu'elles ne réussissent pas », martèle Raoul Rabekoto. Il préconise qu'on fasse tout pour redresser la Jirama et Air Madagascar. « Ce sont les seules qui nous restent. L'énergie et le transport aérien sont des secteurs vitaux pour le développement. L'État doit avoir tout le contrôle sur ces deux secteurs. " On doit avoir la même vision du développement et pour le bien de la majorité », devait conclurent Raoul Rabekoto. Herisetra
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