Secteur cimentier - Madagascar intéresse le Moyen Orient


Malgré l’état d’urgence sanitaire et un climat d’affaires peu rassurant, la Grande île séduit des opérateurs cimentiers. Au beau fixe. L’industrie cimentière dans la Grande île intéresse les opérateurs internationaux. Onze mille cinq cents tonnes de ciment en provenance du Moyen Orient sont arrivées hier au port de Toamasina. En parallèle, ces investisseurs du Moyen Orient sont prêts à injecter trente-cinq millions de dollars sur le marché malgache sous forme de création de nouvelles unités de production de ciment local. « Le groupe cimentier Raysut Cement Company SAOG a pour objectif de construire une usine de production de ciment de 750 000 tonnes annuelles. Le marché que recouvre le secteur est immense et la consommation en ciment est encore très faible à Madagascar. Selon nos dernières observations, cette consommation avoisine les vingt-deux kilogrammes par habitant par an. Ce qui est loin de la moyenne dans les pays subsahariens qui est de l’ordre de cent à cent cinquante kilogrammes par habitant par an. Un marché à fort potentiel donc, qui nous motive à injecter un tel investissement », explique Pascal Naud, directeur région océan Indien du groupe Raysut. Avec cette trentaine de millions de dollars, le groupe projette de mettre en place une usine de production de ciment à Toamasina qui sera opérationnelle d’ici deux ans. L’usine et son réseau de distribution aura une capacité de production de sept cent cinquante mille tonnes à l’année et emploiera près d’un millier d’ouvriers selon les responsables. Si cette usine de Toamasina donne des résultats positifs, le groupe entreprendra la construction du même type d’infrastructure à Antsiranana, Toliara, Mahajanga et Taolagnaro.

Consommation locale

« La construction de cette unité d e production de Toamasina débutera au mois de juin. En attendant, nos produits seront importés d’Oman. Une douzaine de milliers de tonnes arrivera au port d’ici deux semaines. Une importation qui doublera le mois d’après de façon à ce que les consommateurs malgaches puissent se familiariser avec ces produits avant l’ouverture même de l’usine locale », soutient Ahmed Sameer, directeur des exportations de la société. L’idée des dirigeants de Raysut est donc de changer cette image péjorative de la consommation de produit importé sur le marché du ciment en mettant leur unité de production à même le sol malgache. « Ayant la connaissance des produits actuels vendus à Madagascar et dans le souci de rendre le prix du ciment plus accessible et plus abordable à la population tout en garantissant la qualité, Raysut Ciment Madagascar lance sur le marché, du ciment de très haute qualité à un prix très compétitif », rajoute le directeur région de Raysut. Le groupe développe déjà une stratégie de croissance externe en investissant dans plusieurs pays africains à l’instar du Kenya, ou encore de l’Ouganda, qui est déjà doté d’une unité de production d’une capacité d’un million deux cent mille tonnes à l’année.
Plus récente Plus ancienne