Antananarivo - Début laborieux du confinement


L’effectivité des mesures de confinement décrétées par le chef de l’État, connaît quelques difficultés. L’interprétation et l’application de certaines consignes présidentielles, prêtent à confusion. L’heure est grave. Plusieurs citoyens ne semblent pourtant pas en être conscients. À Antananarivo, une grande partie des habitants a, de prime abord, respecté les mesures de confinement édictées par Andry Rajoelina, président de la République, dimanche. Seulement, il y a des insouciants qui n’ont, visiblement, pas pris la mesure du danger sanitaire qui plane. Les écoles, les commerces non essentiels, les lieux de fêtes et de restauration, des marchés et même les marchands de rue se sont, pour l’essentiel, pliés aux mesures de confinement. Une mesure appliquée dans les zones à risque que sont la région Analamanga e t la ville de Toamasina. Le but est de contenir la propagation du Covid-19. Comme l’a souligné le chef de l’État, la santé, l’administration judiciaire et les éléments des Forces de l’ordre et de sécurité (FDS), restent, en activité. Le ministère de l’Économie et des finances décide, également, de maintenir les activités de certaines directions. C’est le cas, notamment, pour les caisses publiques. « Les usagers ont besoin de leur argent pour faire face aux mesures de confinement (…) », explique le département dans un communiqué de presse datant d’hier. Au regard de la scène au trésor public d’Antaninarenina, hier, cependant, appliquer la distance sanitaire d’un mètre, relève du parcours du combattant, même par les forces de l’ordre. Le confinement n’empêche pas les attroupements. Discipline à renforcer Cela a été le cas, par exemple, au niveau des « tsenam-pokotany », où les Produits de première nécessité (PPN), à bas prix sont vendus. Pareillement sur les trottoirs et dans les couloirs de plusieurs quartiers populaires. « Certains semblent confondre confinement, avec sortir et prendre du bon temps », peste un internaute sur les réseaux sociaux. À cause de la mauvaise interprétation des consignes présidentielles, les épiceries ont toutes fermé à midi. Aussi, les gens se bousculaient pour faire les courses avant cette échéance. Il y a ceux qui n’ont pas pu faire leurs emplettes à temps, qui n’avaient pas suffisamment de réserve jusqu’au lendemain. Le fait que pour le secteur privé, l’application des mesures de confinement dépend de la décision du patronnât a, également, compliqué l’effectivité de la mesure. Outre ceux qui ont des véhicules particuliers, certains employés étaient désemparés, ne sachant que faire. Les transports publics sont aux arrêts, comme décrété dimanche. La décision de leur entreprise vis à-vis du confinement tardait, pourtant, à venir. Côté circulation, les embouteillages étaient toujours de rigueur sur certains axes. Des taxis ont essayé de déjouer l’interdiction. Sur les routes nationales, le déploiement des blindés des forces armées, n’a pas dissuadé certains de tentatives de quitter Antananarivo. Pareillement, pour le couvre feu. « 80 à 90% des habitants ont suivi la mesure de confinement », se réjouit, toutefois, le président de la République. Il ajoute que la discipline sera renforcée pour les récalcitrants. Les experts affirment que le coronavirus se transmet par contact humain. Ce qui explique les mesures appliquées, actuellement. « Nous pouvons contrôler la maladie si nous respectons toutes les mesures de prévention », martèle Andry Rajoelina, en réitérant que la clé est « la discipline ». Il ne faut pas céder à la panique, certes. Rester calme ne signifie, toutefois, pas inconscience.
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