Phénomène - Des collégiens subissent l’Ambalavelona


Une dizaine de victimes de l’ambalavelona ont été enregistrés à Ambato­finandra­hana, hier. Les autorités de la région  qualifient ces cas d'exceptionnels. L’Ambalavelona resurgit au niveau des établissements scolaires. Il a fait une dizaine de victimes dans le collège d’enseignement général (CEG) de la ville d’Ambatofinan­drahana, région d’Amoron’i Mania, hier, selon le rapport du médecin inspecteur du district, Georges Jean de Dieu Rakotondranaivo. « Nous avons compté 13 filles et un garçon de trois classes parallèles de la 3e, parmi les victimes. Ils ont été agités, d’autres ont pleuré et ont eu des hallucinations visuelles, comme si quelque chose les a effrayé », relate ce médecin, joint au téléphone. Ces faits auraient eu un antécédent. « La semaine dernière, trois des jeunes collégiennes présentaient les mêmes signes. Et ce jour (ndlr : hier), leur crise s’est reproduite. L’une d’entre elles est sortie de la classe, une deuxième l’a suivie et elles se sont évanouies. Les mêmes symptômes se sont produits sur d’autres élèves, presque toutes les 5 minutes », rajoute ce médecin. Les victimes ont été emmenées d’urgence au centre de santé de la ville. « La gravité des symptômes était différente pour chaque victime. Certains se sont calmés sur place, d’autres ont dû se faire une injection. Toutes les victimes sont rentrées chez elles », poursuit-il. L’officier principal de police, Raoilison, chef commissariat de la sécurité publique à Ambatofinan­drahana, qualifie ces cas « d’exceptionnels ». « Depuis janvier, nous avons enregistré quelques cas, et ce, deux ou trois par semaine. Mais nous n’avons jamais connu un  nombre aussi important de victimes », souligne-t-il. Psychose de masse Il est difficile de déterminer les vraies causes de ce phénomène. « Des spécialistes du sentimental parlent de “psychose de masse”. La faim pourrait provoquer aussi de telles attitudes », explique le Dr Jean de Dieu Rakoton­dranaivo qui envisage de faire des enquêtes et des investigations, pour comprendre le fait. Pour d’au­tres, il s’agit de sorcellerie. Interrogé sur ces cas, un responsable au sein du ministère de l’Éducation affirme que le rapport n’est pas encore arrivé au sein de leur département. En février 2016, le MEN a enregistré près d’un millier d’élèves, regroupés dans 84 établissements scolaires de 14 régions, victimes de ce phénomène qui res­semble à de la sorcellerie. À l’époque, un gourou a été condamné à un an de prison, pour avoir jeté des sorts à une centaine d’élèves à Miandra­vizo. Le MEN, le Conseil des Églises chrétiennes à Madagascar (FFKM) ainsi que la Direction Nationale des Écoles Privées (DINEP), se sont mobilisés et ont fait appel à la solidarité, face à la gravité de la situation. Des cultes œcuméniques ont été organisés un peu partout, dans le cadre de cette solidarité. Depuis, le phénomène semble s’être atténué, au niveau des établissements scolaires. Avant de refaire parler de lui quelques mois plus tard… Miangaly Ralitera
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