Impôts - Le GEM dénonce un harcèlement fiscal


Le Dialogue public-privé institutionnalisé par décret présidentiel en 2015 reste une coquille vide. Un essai de reprise se tiendra ce jour. Avec en toile de fond(s) des débats houleux le régime fiscal. Le climat des affaires se gâte. Comme le temps pluvieux et morose qui traverse le pays depuis une semaine. Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar, GEM, fédérant une grande partie des opérateurs économiques, a tapé du poing sur la table. Il souhaite avoir une rencontre directe avec Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des finances, pour évoquer ce qu’il « entend par harcèlement fiscal » imposé, semble-t-il, par la Direction générale des impôts à des milliers d’entreprises. Thierry Rajaona ne discute plus sur l’opportuni té ou non d’une telle contrainte, étant donné les tares laissées par la crise sanitaire toujours persistantes, mais aussi les vagues d’inondations qui vont fracturer une économie déjà évanescente. Il insiste sur « des exigences financières bien au-delà des normes légales ». Incohérentes et injustifiées, selon ses lamentations. Ce jour, sauf changement de dernière minute, le secteur privé au sens large de la dénomination, aura une rencontre avec des responsables du ministère de l’Économie et des finances. Sans lendemain C’est une sorte de réanimation du Dialogue public-privé, DPP, instauré par décret présidentiel en 2015, mais n’a pas produit les résultats qu’il a suscités. Il tourne souvent à des mésententes sans lendemain. Ces préoccupations fiscales devraient être au centre des surenchères. Car, il est à rappeler que l’augmentation du taux de pression fiscale, de 10,6 à 11,7 du Produit intérieur brut, PIB, entre la loi de finances rectificative de 2021 à la loi de finances initiale 2022, souhaitée par le Fonds monétaire international, FMI, a conduit à des réformes structurelles importantes et à des dispositions fiscales allant dans ce sens d’une meilleure performance sur cet indice qui handicape l’économie nationale. La faiblesse des ressources financières internes oblige l’État, à souscrire des emprunts auprès des bailleurs de fonds. Qui génèrent souvent des conditionnalités contraignantes pour l’économie globale. Dans les années 80, par exemple, la dévaluation du FMG a été incontournable, une fois que le pouvoir révolutionnaire de Didier Ratsiraka a entamé les exigences du Programme d’ajustement structurel, PAS, avec le FMI et la Banque mondiale. Mais le secteur privé, dans son ensemble, estime que « les conditions de reprise effective des activités créatrices d’emplois et de richesses sont loin d’être réunies pour que l’Administration fiscale annonce des pénalités pouvant alourdir les charges financières rendues pesantes par les mois de confinement partiel ou total ». Les zones et entreprises franches, privées de privilèges fiscaux ont déjà évoqué la précarité dans laquelle doit évoluer leurs 150 000 emplois directs. Le gouvernement devra ainsi faire la part des choses. Respecter ses engagements vis-à-vis des partenaires techniques et financiers. Tout en ménageant la trésorerie décimée des sinistrés du coronavirus.
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