Dr. Fidiniaina Randriatsarafara : «Le coronavirus surveillé dans les aéroports»


Le coronavirus effraie. Des dispositifs sont mis en place pour se préparer à une éventuelle propagation de la maladie. Le Dr Fidiniaina Randriatsarafara, DG de la Médecine préventive tente de rassurer. Quelle est cette maladie qui sévit en Chine, actuellement ? Il s’agit d’une maladie dûe à un virus qui s’appelle coronavirus. Il existe chez certains animaux, mais qui, du fait d’un certain changement, passe à travers certains intermédiaires à l’homme. Il se peut que ce virus se transmette d’homme à homme. Et c’est ce que l’on craint à travers ce qui se passe au niveau de la Chine et dans certains pays, actuellement. Quels sont les symptômes de la maladie ? Ils sont à peu près les mêmes que ceux de la grippe. Des fièvres, des toux, des éternuements, et des problèmes respiratoires. Cela pourrait s’aggraver chez les personnes vulnérables, à savoir les personnes âgées. Cela se présente par de la détresse respiratoire. Qu’est-ce qui la différencie de la pneumonie ou d’une simple grippe, alors ? Sur un point de vue signe clinique, cela ressemble effectivement à des grippes, ou à certains problèmes respiratoires. Mais c’est le virus qui est en cause. Comment on a pu identifier ce virus ? C’est à travers des prélèvements biologiques et des analyses faites au niveau des laboratoires qu’on a pu identifier qu’il s’agit d’un nouveau type de coronavirus. Ce virus pourrait changer à certaine mutation, et c’est un nouveau type qu’on a identifié. C’est ce qui est dangereux, ceci pourrait entraîner une épidémie au niveau mondial. À quel point Madagascar est-il exposé à la propagation de la maladie ? Cette maladie a commencé en Chine. Elle s’est propagée chez certains pays asiatiques. Il y a des cas qui sont arrivés au Japon, en Corée et à Thaïlande. Les déplacements constituent donc, un facteur de risque. Comme la Chine est loin de Madagascar, en terme géographique, on n’est pas vraiment à risque. Mais le risque existe, quand même, car il y a des vols qui relient la Grande île à ce pays. C’est pour cela qu’on est sur le point de mettre en place des mesures de prévention. Le ministère et l’État essaient de voir quelles sont les mesures à prendre pour que des personnes susceptibles de porter le virus puissent être détectées à temps, au niveau des frontières. Quelles sont ces mesures de prévention ? On a déjà eu des réunions avec les différents responsables scientifiques qui sont impliqués dans la maîtrise de ce problème. Au niveau des frontières, nous insistons sur le contrôle des personnes qui viennent de la Chine. On va identifier s’ils présentent certains signes cliniques, en commençant par la température. Il y a des circuits pour examiner si l’individu porte le virus. Si des symptômes présentent, il y a un dispositif qui permet de diagnostiquer et de suivre les personnes en contact avec les cas détectés. Combien de temps ça va prendre pour un passager le contrôle dans les aéroports ou les ports ? Tous les passagers des vols en provenance de l’étranger, que ce soit de la Chine ou d’autres pays, seront soumis à une prise de température temporale, avec des thermo-flashs. Le contrôle sera renforcé pour ceux de la Chine. Tous doivent bien remplir les fiches dans lesquelles ils doivent inscrire leurs coordonnées et leurs adresses à Madagascar. Nous les leur exigeons pour pouvoir les contacter rapidement et les suivre, si jamais, des passagers du même vol ont contracté le virus. S’il y a des cas avérés, sommes-nous prêts ? Disposons-nous de médicaments pour les soigner? Comme je vous ai dit, il y a un circuit bien établi. Le malade sera transporté dans un hôpital qui est destiné pour la prise en charge. Comme la grippe, le coronavirus se guérit. Comme il s’agit d’un virus, il n’y a pas de traitement spécifique. Mais il y a des médicaments de traitement des symptômes. N’est-il pas nécessaire d’interdire les vols en provenance de Chine ? Il n’y a pas lieu d’avoir une hantise de l’importation. Cette mesure n’est pas encore recommandée par l’organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle organise une réunion pour voir quelles sont les directives et va émettre des recommandations, incessamment. Mais cette interdiction de vol n’est pas au menu du jour. Il est, toutefois, recommandé aux personnes qui vont aller en Chine et revenir, de ne pas s’exposer dans les marchés où il y a la vente d’animaux vivants. Si elles présentent de la fièvre, des problèmes respiratoires, il faut aller dans une formation sanitaire, le plus vite possible. On sait quel animal est vecteur du virus ? Pour l’instant, non. Des recherches et des investigations sont en cours. Nous n’avons pas d’informations précises. Dorénavant, il s’agit d’hypothèses, mais en tout cas, ce virus provient d’animaux. Quel message voulez-vous passer ? Il n’y a pas lieu de s’affoler, parce que la maladie n’existe pas encore à Madagascar, parce que cela ne ressemble pas à la dengue ou bien au virus ebola, même s’il y a deux cents cas et neuf décès, jusqu’ici. Cerytes, il y a des personnes qui viennent de la Chine, qui pourraient être porteur de virus. On va essayer de les détecter et de les suivre, car il se peut qu’elles ne présentent pas les signes, que tardivement. Comme on a leur contact, on va les suivre. Mais il y a aussi des personnes qui vont en Chine. Comme la grippe, il faut se laver les mains avec du savon fréquemment, lorsqu’on éternue et tousse, il faut couvrir la bouche et le nez.
Plus récente Plus ancienne