Antsiranana - Les jeunes lancent des chantiers pour la paix et droits de l’homme


Le rideau est tombé sur la première édition du projet « Rary Aro bootcamp » tenu au Monastère des sœurs à Joffre-ville du 15 au 21 novembre dernier. Au total soixante-quinze jeunes garçons et filles issus des régions SAVA et DIANA , ont été sélectionnés pour participer à ce camp à l’issue d’une session de formation de cinq jours ; le tout encadré par huit formateurs . Ledit projet est financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF) et mis en œuvre conjointement par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (OHCHR ) e t l’UNESCO. Relâchés dans la nature, ces jeunes sont sensibilisés aux droits de l’homme afin d’apporter leur contribution à la défense. Sans indemnités, ils étaient bénévolement venus. Les activités étaient riches et variées. Les classiques qui ont fait leurs preuves mais aussi des nouveautés fort appréciées ont permis une fréquentation stable malgré une météo peu clémente. Selon les explications du Fety Rasolofo, encadreur, certains d’entre eux ont déjà suivi une formation sur les droits de l’homme en septembre dernier. Ces derniers ont ensuite été sélectionnés pour participer au bootcamp. Initialement, l’organisation a prévu vingt-cinq jeunes par région, soit cinquante au total, mais elle a encore ajouté vingt-cinq autres pour combler le nombre prédéfini par le projet. Le nouveau groupe est simplement issu des organisations de jeunes actifs dans la consolidation de la paix et l’environnement dans leurs régions respectives, ayant évidemment la capacité de s'occuper des personnes vulnérables. Notons que ces nouveaux jeunes n'ont jamais suivi de formation sur les droits de l’homme. Ce qui a compliqué les choses au début de la formation. Pour résoudre les problèmes et pour mettre déjà en pratique le sujet, les encadreurs ont mis en binôme les qualifiés et les nouveaux. Ils ont à la fois appris des droits de l'homme et ont suivi la formation à la consolidation de la paix. En outre, des compétences en leadership et en gestion de conflit ont été enseignées. « C’était difficile au début, mais on a fait beaucoup d’efforts pour y arriver. Les cinq jours était un peu durs, même pour nous, car il a fallu évaluer la personnalité de chaque participant», a raconté Fety Rasolofo, tout en déduisant que tout le monde a été traité équitablement pendant le camp. Il a également ajouté que les droits individuels ont été respectés car les garçons et les filles étaient séparés lorsqu'ils dormaient la nuit mais étaient ensemble pendant le repas et la formation. Les vécus Cela signifie qu’il y a eu plusieurs choses qui ont été produites durant le camp. Citons entre autres la formation sur les techniques de plaidoyers, les volontés de se mettre en réseau, le renforcement des associations et tout ce qui va être stratégie de communication pour faire le plaidoyer sur les Droits de l’Homme… Mention particulière sur les mécanismes de dénonciation entre autres… L'occasion a été également de pratiquer de nouveaux loisirs chaque 5h du matin afin de tirer des leçons. Apparemment, on a découvert les joies du camping sur les visages de tous les participants, malgré des petites imperfections liées à la cohabitation de ce genre. Selon leurs témoignages, ils ont pu découvrir un nouvel environnement et participer à la vie quotidienne et collective du séjour. « Nous sommes satisfaits des résultats de ce premier Rary Aro Bootcamp dans la région DIANA. Si on peut comparer à une batterie, nous avons pu atteindre les 60% de charges et les restes appartiendront aux jeunes formés », a indiqué Diana Ramarohetra, chef de projet, qui a affirmé qu’ils ont eu des connaissances théoriques sur les Droits de l’Homme mais il y aura aussi un côté extrêmement pratique au niveau de leurs régions respectives . Même réaction du côté de Cléton, un étudiant originaire de Sambava qui a suivi une formation en tourisme à l’Université d’Antsiranana. Il affirme être passionné par les Droits de l’Homme depuis longtemps, mais ses acquis durant le bootcamp sont très enrichissants humainement et intellectuellement. « Car j’ai déjà découvert des nouvelles perceptions et des savoirs différents, désormais, je serai l’ambassadeur de la paix chez nous quand les étudiants se mettent en grève», a-t-il lancé. Dynamisme et motivation Ils sont très actifs, motivés car ils ont travaillé jusqu’à 23h sans électricité pour se lever à 5h du matin. Au terme de cette session de Joffre-ville, les jeunes défenseurs de droits de l’homme et consolidateurs de paix se sont divisés en quelques groupes pour structurer ensemble leurs idées axées sur le projet de consolidation de la paix, suivant la formation acquise. Environnement, journalisme et communication, droits de l’homme et des personnes vulnérables, tels ont été les thématiques pris en compte. En outre, car l’idée du bootcamp est de constituer un réseau de jeunes défenseurs des Droits de l’Homme à Madagascar, la dernière étape consistera à constituer de comités de paix dans leurs villes. L’idée est d’aboutir à une stratégie régionale ou nationale avec des associations organisées en réseau pour voir comment chacun peut devenir une pièce dans la machine pour promouvoir les Droits de l’Homme. Ces jeunes seront liés aux autorités locales, aux notables, aux leaders traditionnels et religieux avec pour objectif de remonter les violations de Droits de l’Homme dont ils auraient été témoins auprès des observatoires régionaux et nationaux. Il est également question de la mise en place d’une stratégie de communication sur le plaidoyer pour les Droits de l’Homme au niveau local.
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