Consommation - Le riz devient hors de prix


Les mesures entreprises par les autorités pour juguler les prix du riz qui galopent actuellement, peinent à porter ses fruits. Inaccessible. Pour une certaine couche de la société, consommer du riz, depuis quelques jours devient un luxe. Les ménages aux revenus moyens se trouvent obligés de trouver d’autres alternatives au riz qui est pourtant l’aliment de base de tout bon malgache qui se respecte. « Cela fait trois jours que nous rationnons notre nourriture. On ne consomme le riz qu’au déjeuner pour se tourner vers les pâtes et autres patates pour les autres repas. Avanthier, le kapoaka du riz avoisinait déjà les mille ariary à l’épicerie du coin. D’un autre côté, les nouilles instantanées coûtent la moitié de cette somme. Le choix est vite fait et ce sont uniquement les enfants qui ont droit à la maigre ration que nous pouvons nous permettre d’acheter » déplore Nirina Razafiarisoa, une mère de famille résidant dans un quartier populaire d’Itaosy dans l’Atsimondrano. Chez les grossistes, le sac de cinquante kilo de « makalioka » s’achète présentement à un peu moins de cent vingt mille ariary. Pourtant il y a un mois de cela, le prix du sac de ce même type de riz avoisinait les quatre vingttreize mille ariary. Soit une augmentation de près de 20 % en quelques semaines. Pourtant, récemment, le ministre de l’Industrie du commerce et de l’artisanat (MICA) a affirmé qu’il n’y aurait plus de hausse du prix du riz malgré le contexte actuel qui présente de forts risques d’inflation. Redondance « Certes, nous arrivons au mois d’octobre, une période qui marque la fin de la consommation du riz produit localement pour passer au recours au riz d’importation. Malgré cela il est utile de rappeler la politique de l’État sur ce sujet qui est d’importer directement les produits de première nécessité afin de mieux gérer les prix à la consommation » avançait Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat à la fin du mois d’octobre. Un discours redondant, déjà, prononcé en début de la période de confinement pour rassurer les consommateurs sur la fixation du prix de vente maxima du kilo du riz qui ne devait pas dépasser mille huit cent ariary le kilo et que des sanctions sévères serait prises à l’encontre de ceux qui profitent de la situation de crise pour augmenter le prix. Quoi qu’il en soit, à un grossiste local d’indiquer que « une partie de la hausse actuelle des prix sur les étals est attribuée à une hausse des prix sur le marché à l’international, couplée à la dévaluation de l’ariary. Sans oublier les opérateurs opportunistes qui surfent sur cette vague pour spéculer au détriment du pouvoir d’achat du malgache moyen ». En parallèle, cela fait plusieurs mois que les stocks de riz blanc importé ou plus communément appelé « riz de luxe » ont disparu du marché local, ce type de riz est pourtant très apprécié de la majorité des consommateurs du fait de son rapport qualité prix. Le makalioka a ainsi pris la place de ce dernier tandis que son prix a augmenté tout naturellement avec une qualité en deçà du riz blanc importé.
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