Filière lait - Le lait en poudre hors de contrôle


L’importation massive de lait en poudre impacte non seulement sur les revenus  des producteurs locaux mais, aussi la qualité qui est également inquiètante. Alarmant. La situation actuelle de la filière lait a de quoi affoler. Le Groupement d’intérêt économique (GIE) Malagasy Dairy Board (MDB), structure de gestion de la filière lait est de nouveau monté au créneau, hier. Il dénonce l’importation massive de lait en poudre qui détruit l’or blanc produit localement. Le lait en poudre importé ne suivrait pas non plus les normes requises à la consommation. « La plupart du lait en poudre qui inonde le marché local comporte de l’huile de palme qui est déjà interdit sur le marché européen. Nous les appelons des sous-produits. D’autres sont déprotéinés ou déflatés et présentent un risque pour la santé des consommateurs », explique Mira Rakotondrandria, directeur exécutif du GIE Malagasy Dairy Board (MDB). La description simple du lait en poudre souligne que celui-ci est constitué de lait « déshydraté » même si la poudre provient de lait entier écrémé. Le produit peut également contenir des additifs. Aux derniers chiffres, en 2018, la quantité de lait en poudre importé connait un boum allant jusqu’à six fois plus que ce qui a été introduit en 2013. De 1774 tonnes, il est passé à 11 737 tonnes entre cette période. Amélioration Il a été expliqué que la traçabilité du produit importé semble échapper au contrôle des autorités. « La production locale n’arrive pas à suivre les besoins, certes. La demande ne couvre pas le marché. Mais les efforts devront se concentrer sur une manière équitable de ne pas délaisser les producteurs locaux en améliorant toute la chaîne de production», propose la PCA de MDB, Haingotiana Razafin­draibe. Madagascar produit quelque 100 millions de litres de lait par an, ce qui est insignifiant par rapport au Maroc qui en produit des milliards. Les producteurs locaux ne gagnent pas face au dumping et à la concurrence déloyale. Il est annoncé, par exemple, qu’une société locale envisage d’importer du fromage. « Ce qui pénalise encore la potentialité et la production locale qui passent pourtant par des contrôles stricts avant de rejoindre le marché », soulève la PCA de MDB. Autre fait justifiant les demandes de mesures protectionnistes émises par le MDB, est la falsification des documents administratifs au dédouanement des produits. Des importateurs profiteraient de la détaxation du riz et déclareraient du riz à la place du lait en poudre. Par contre, la structure demande à ce que ce soit le maïs qui soit détaxé, car constitue 65% des matières de base pour les éleveurs. À la fin de la chaîne se trouvent les consommateurs qui considèrent encore le lait comme un produit de luxe et ne prennent que 15 litres par an en moyenne si on consomme le double ou le triple dans les pays développés. Le MDB déclare ne pas ménager ses efforts pour améliorer la filière depuis 15 ans. Un anniversaire qui serait d’ailleurs marqué par une soirée « blanche » comme le lait, ce 6 décembre à l’hôtel Carlton.
Plus récente Plus ancienne